Le Nouvelliste 5 août 2002

 

Conjointes de pompiers, pas toujours évident!


PASCALE GILBERT
Yamachiche

Dans le cadre du tricentenaire de la ville d'Yamachiche, François Pellerin, pompier volontaire, organisait la première édition d'une compétition amicale entre neuf municipalités de la MRC de Maskinongé. En tout, ce sont cinq épreuves, en plus de la finale, qui ont été disputées. Particularité de l'événement, une équipe composée des femmes des pompiers participait aux activités!

Soixante personnes réparties en douze équipes de cinq ont pris part à l'événement. En plus des pompiers des neuf différentes municipalités; des fonctionnaires de la ville et des membres de la Coop, commanditaire principale de la compétition, se sont prêtés au jeu.

Tôt après dîner, c'est l'équipe de Pointe-du-Lac qui menait avec une avance d'une vingtaine de secondes. Il faut comprendre que les épreuves sont toutes chronométrées et que les meilleurs temps n'offriront pas nécessairement la victoire. En effet, certaines punitions s'appliquent aux pompiers fautifs...

Si, par exemple, les pompiers ne suivent pas l'ordre des opérations durant l'épreuve, s'ils n'endossent pas de façon adéquate leur équipement et si les boyaux ne sont pas déroulés entre les bonnes lignes indiquées, on est puni! Un foulard de couleur lancé dans un couloir indique une punition durant l'épreuve. Si on n'a pas baissé sa visière, on cumule deux secondes, si la lance n'est pas déposée sur la bonne ligne, on additionne dix secondes supplémentaires.

 


LE NOUVELLISTE STÉPHANE LESSARD

Les épreuves étaient nombreuses et requéraient un minimum d'habiletés pour être complétées par des pompiers qui avaient bien chaud !

«Nous voulons que les pompiers, agissent comme s'ils étaient sur le lieu réel d'un accident ou d'un incendie. Donc, ils doivent se vêtir adéquatement. On n'irait pas à un feu sans ses gants ou le manteau ouvert, alors pour la compétition c'est la même chose. Les cinq épreuves qu'ils réaliseront se base sur des situations réelles d'intervention. On a tenté de rendre l'événement le plus réaliste possible pour que le public ait la chance de voir comment ça se déroule pour, nous sur les lieux d'un sinistre», déclarait François Pellerin.

La copine de François, Ève Boudrias, participait à la compétition dans l'équipe des femmes. Elle avoue avoir été surprise par le poids de l'équipement et de l'uniforme.

«Nous nous sommes pratiquées avant et c'est pesant tout ça. Eux ils doivent courir, grimper dans des échelles, sauter des obstacles avec toute cette charge sur eux, ça n'a vraiment rien d'évident.»

Quand on se demande à quoi peut ressembler la vie d'une femme qui partage son quotidien avec un pompier, Ève résume le tout ainsi «Accepte! Tu sais quand il part, mais tu ne sais jamais quand il va revenir. On ne peut pas vraiment s'organiser

des sorties et si on le fait, il faut s'attendre à ce que des activités tombent à l'eau... Parfois tu es prête à partir, tu t'es maquillée, habillée et pomponnée et voilà que ton chum se fait appeler. Il faut s'y habituer et ne pas le prendre comme une déception à chaque fois. Partager la vie d'un pompier demande beaucoup de compréhension et de laisser la jalousie de côté.»

Les pompiers volontaires n'ont pas d'entraînement physique obligatoire, mais ils se doivent de rester en bonne forme. La majorité du temps, ils interviennent pour des feux ou des accidents, mais dans certains cas, pour des raisons plus farfelues. «François a déjà dû se déplacer pou un chat qui était grimper dans un arbre! Il y a aussi des fausses alarmes, mais ce n'est pas fréquent», ajoute Ève.

Ève avoue ne plus se stresser quand son chum est appelé d'urgence. «Je suis habituée et je fais avec; Ça ne me fait plus peur, parce que je sais que François a suivi les cours requis et qu'il demeure toujours prudent.»

Qu'à cela ne tienne, le métier de pompier sera toujours une profession admirable. Les hommes et femmes qui, au péril de leur vie, s'engagent à sauver la nôtre, rien de plus honorable, non?

Il est donc fascinant de les voir réussir diverses acrobaties dans des chronos records et d'un point de vue de citoyen, on trouve rassurant de constater qu'ils arrivent à remplir leurs tâches dans un esprit d'équipe bien scellé.

Cette première édition n'a pas été sans ravir les organisateurs qui envisagent déjà de refaire la compétition l'an prochain, dans une autre des neuf MRC de Maskinongé. Le public était au rendez-vous et l'événement fut originalement bien orchestré.

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