Le Nouvelliste 22 juillet 2002

Le bonheur est dans le pré

Mario Lamy est un des plus importants

producteurs céréaliers en Mauricie

MARTIN LAFRENIÈRE
Yamachiche

Le travail sur une ferme, Mario Lamy connaît ça. Fils et petit-fils de fermiers, ce producteur céréalier d'Yamachiche a cependant mis l'accent sur ces derniers produits lorsqu'il a acheté la ferme de son père.

C'est en 1988 que les frères Mario et Yves Lamy sont devenus les propriétaires de l'entreprise familiale. Maintenant bien en selle, la société Mylamy et l'entreprise Jéméric cultivent principalement des céréales. Le maïs-grain occupe 500 acres de leurs terres, tandis que 180 acres sont consacrés à l'orge. Et depuis quelques années, le haricot sec  mieux connu sous le nom de fève romaine  a fait son apparition et couvre aujourd'hui 325 acres. Le fourrage pour bovins, la production laitière et l'élevage de poulets et de dindons complètent les activités.

C'est en raison de la dimension de ses cultures céréalières que l'entreprise yamachichoise est reconnue comme étant une des plus importantes en Mauricie. «Le portrait-type d'un agriculteur est le producteur laitier, bovin; ou porcin qui produit des céréales pour ses animaux et qui vend le reste à des meuneries. Chez nous, la très grande partie de la production est mise eu marché», a indiqué Mario Lamy, dont les productions sont vendues à deux compagnies.

Selon ce dernier, la société Mylamy et l'entreprise Jéméric se distinguent des autres producteurs par le biais de leur utilisation de fumiers et de résidu, de pâtes et papier. «On utilise beaucoup d'engrais organiques par obligation morale, car il faut bien dispose des fumiers, a spécifié M. Lamy. Mas la fertilisation est nécessaire pour avoir de la production: t'as pas le choix d'avoir du rendement si tu veux amortir les coûts d'équipement.»

Cette situation d'obligation de rendement est la conséquence du marché américain qui demande toujours des produits au plus bas prix.


C'est ce qui fait que les producteurs d'ici doivent constamment miser sur plus de terres et utiliser des équipements plus gros. « On fait tout ça pour baisser notre coût de production, a renchéri M. Lamy. On fait des profits uniquement sur le volume de céréales vendues.»


LE NOUVELLISTE, ALAIN BÉDARD

Mario Lamy est copropriétaire de la société Mylamy et de l'entreprise Jéméric d'Yamachiche.  

NOUVELLES CULTURES

Avec le temps, la culture du maïs-grain a supplanté l'avoine. Le maïs est une céréale plus performante pour les animaux qui en consomment et est de meilleure qualité que l'avoine. Le soya a aussi fait son entrée chez les producteurs céréaliers. Mais à la ferme des Lamy, on mise beaucoup sur le haricot sec.

Mario Lamy a été un des premiers producteurs à cultiver la fève romaine en Mauricie. Depuis quelques années, cette culture est plus répandue, car elle offre un avantage indéniable sur les autres. «Le haricot sec est de la production d'exportation. En Europe, la fève romaine fait partie des habitudes de consommation, tandis qu'ici, on mange plus de la fève de cabane. Voilà pourquoi 90 % de la production de haricot sec du Québec est exportée vers les pays d'Europe.»

Cette culture a cependant ses exigences, principalement en matière d'équipements pour la récolte. Pour le reste des étapes à réaliser, les équipements qui sont utilisés pour la culture du maïs peuvent également servir à la production de la fève romaine.


LES TEMPS CHANGENT

Le recours à la technologie pour améliorer les plants et le souci de l'environnement sont autant d'aspects qui ont changé dramatiquement le visage de l'agriculture au cours des dernières années, selon M. Lamy.

«Comme producteur, on est plus sensibilisé au respect de l'environnement qu'il y a 10 ans, a-t-il expliqué. Il y a maintenant une conscience sociale qui m'incite à faire plus attention.»

Pour y parvenir, le producteur utilise différents équipements afin de limiter l'usage des herbicides.

Parlant d'herbicides, Mario Lamy n'est pas de ceux qui rejettent toute utilisation des organismes génétiquement modifiés (OGM). La moitié de la culture de maïs-grain de sa ferme est composée de plants dont le code a été changé pour être en mesure d'offrir une grande résistance à un type d'herbicide. De cette façon, le produit utilisé pour enrayer les mauvaises herbes n'endommage pas le plant de maïs.

Si ces deux éléments ont marqué l'évolution du monde agricole au cours des dernières années, Mario Lamy croit cependant que la taille des fermes actuelles est le plus grand changement qu'ait connu l'agriculture. «Les fermes prennent de plus en plus d'expansion et on a tendance ici à suivre ce qui se fait aux États-Unis, où il y a des fermes démesurées. Il y a 25 ans, on pouvait voir 10 agriculteurs dans un rang de campagne. Aujourd'hui, il y en a deux. Et dans 15 ou 20 ans, il y aura un seul cultivateur dans le même rang de campagne.»



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