Le Nouvelliste 9 juin 2001

Raymond Daveluy honoré

 La FQAO souligne sa contribution exceptionnelle

ROLAND PAILLÉ
Victoriaville

La Fédération québécoise des amis de l'orgue a profité de son congrès annuel pour rendre hommage à un de ses plus illustres représentants, en M. Raymond Daveluy. Pour souligner sa contribution exceptionnelle, la FQAO l'a fait membre honoraire. De plus, un récital a été donné en son honneur jeudi soir, et une plaque honorifique; rendant hommage à son père Lucien et à lui-même, est maintenant apposée aux murs de l'église Sainte-Victoire, à Victoriaville.

Au fil des ans, M. Daveluy s'est élevé au rang des grands. En 1948, il a remporté le prix d'Europe. En 59, il a été le premier Nord-Américain à remporter le Concours d'improvisation des Pays-Bas. Au Québec, il n'a cessé d'apporter sa contribution au développe ment et au rayonnement d'une véritable école d'orgue québécoise.

Pédagogue émérite, il a formé des talents de grande valeur, comme Jacques Lacombe, Mireille Bégin-Lagacé Lucienne L'Heureux-Arel, Sylvain Caron, Rachel Laurin et Jeffrey Jubinville.


LE NOUVELLISTE, STÉPHANE LESSARD
Avant le concert donné en son honneur, M. Raymond Daveluy a échangé avec les organistes de la soirée, soit Mme Rachel Laurin, M. Sylvain Caron et Mmes Lucienne L'Heureux-Arel et Aline Letendre.

Au chapitre des honneurs, il a récolté sa large part. On n'a qu'à penser à l'Ordre du Canada dont il a été fait membre en 1980. Il est également membre honoraire de la Fédération francophone des amis de l'orgue de France et du Royal Canadian College of Organists, en plus d'avoir reçu la Médaille du 125e anniversaire du Canada ainsi que le titre de «Fellow» du Collège canadien des organistes.

S'il est habitué aux distinctions, il n'en était pas moins fier, jeudi soir, en devenant membre honoraire de la FQAO. «Je suis très ému, très touché: c'est sûr. J'en suis très reconnaissant». a-t-il confié à l'entracte, jeudi soir.

M. Daveluy était particulièrement ravi qu'on honore aussi son père. «C'est sûr que mon père a joué un rôle énorme dans la vie musicale (de Victoriaville), qu'il a presque créée lui- même. Il a été actif à partir de 1916», se souvient l'organiste au sujet de son père, qui a été lui-même titulaire de l'orgue de Sainte-Victoire pendant de nombreuses années. Quant à son grand-père, natif de Yamachiche, la municipalité de Daveluyville a été nommée en son honneur.

Ces trois derniers jours, la FQAO a tenu son 7e congrès national à Victoriaville. L'événement a été ponctué de conférences et de prestations de la part des organistes Michelle Quintal, Danny Bélisle, Lucie Beauchemin, et Sylvie Poirier et Philip Crozier.

Lors du concert en honneur à M. Daveluy quatre organistes se sont succédés à l'instrument Casavant de l'église Sainte-Victoire. Ce sont ses anciens élèves Lucienne L'Heureux-Arel, Sylvain Caron et Rachel Laurin, de même que Mme Aline Letendre. Ils ont joué des oeuvres de Raymond Daveluy, Conrad Letendre, Niccolo Paganini et Louis Vierne.

Le héros de la soirée a bien savouré l'interprétation de ses propres oeuvres. «Je suis toujours très content d'entendre une de mes pièces. Je me dis que ce n'est peut-être pas un chef-d'oeuvre colossal, mais je me pense que ce n'est pas si mal comme musique. Ça représente un gros effort et je suis très content que des organistes s'y intéressent. Ça ne veut pas dire que c'est toujours joué comme je l'entendrais, mais c'est l'essence même de la musique et du théâtre que de varier et de présenter des interprétations différentes selon les interprètes. C'est ce qui fait aussi l'intérêt de la chose.»

À 74 ans, malgré des problèmes de vue, M. Daveluy joue toujours de l'orgue. «A tous les dimanche» je joue a deux messes le matin et dans 1 après-midi j'ai un récital de trois quarts d'heure depuis que je suis la ça va faire 41 ans le 1er octobre» fait valoir le titulaire des orgue» de l'oratoire de Montréal.

Il lui arrive aussi de prodiguer des conseils à des élèves de temps a autre et il compose encore «En raison des difficultés que j'éprouve avec ma vue j'ai été obligé de m'adapter à de nouvelles façons de faire, dont une télévisionneuse, des loupes et des lunettes spéciales», indique t il.

 «Je ne peux pas dire que je fais une  activité de composition considérable mais je vais finir par prendre un peu de vitesse au fur et a mesure que je m'adapte à mon infirmité si on peut dire», observe M Daveluy qui a enseigné au Conservatoire de Trois-Rivières de 1966 à 1967 et dont il a été le directeur de l970 à l974

· Outre ses occupations professionnelles, M. Daveluy se prépare en vue d'un grand rassemblement des Daveluy d'Amérique et d Europe qui se tiendra en 2002 et qui aura des échos à Yamachiche et à Victoriaville

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