L'Écho 6 mai 2001

Message de Mgr Laurent Veillette pour la fête des travailleurs

"Il faut penser globalement et agir localement"

Dans son message du 1er mai, Fête des travailleurs, Mgr Laurent Veillette a invité la population à "penser globalement et agir localement" et ce, dans nos milieux où, a-t-il fait valoir, "la dégradation écologique est palpable".

)))Jean-Paul Plante

Le Comité des affaires sociales de l'Assemblée des évêques du Québec a titré son message du 1er mai "l.e cri de la terre et le cri des pau-vres".

Mgr Veillette qui a livré son message a l'usine du Groupe RCM d'Yamachiche. Il a fait un parallèle entre le fait que beaucoup d'hom-mes et de femmes à travers le monde souffrent de violence, d'injus-tice et de pauvreté et la terre qui pourrait se plaindre également d'être violentée et appauvrie.


Problématiques



Mme Nathalie Gratton, biologiste; M. Jean-Guy Doucet, président du c.a. 
du Groupe RCM; Mme Louise A. Bellemare, administratrice au Groupe RCM; 
Mgr Martin Veillette, évêque du diocèse de Trois-Rivières; l'agronome Pierre Ferron, natif d'Yamachiche, et M. Gilles Bellemare, administrateur au
Groupe RCM. (Photo Jean-Paul Plante)

L'évêque du diocèse de Trois-Rivières a soulevé le fait que la société est confrontée à de multiples problématiques, dont la san-té, l'éducation, l'agriculture, la réforme municipale, les disparités régionales et autres. "Ces ques-tions, de préciser Mgr Veillette, sont liées à des problèmes écolo-giques répandus sur toute la planè-te: désertification, baisse de la diversité biologique, changement climatique, pollution. Ces défis scientifiques et techniques sont aussi des défis politiques qui affectent des travailleuses et travailleurs chez nous et ailleurs dans le monde, particulièrement les populations du Sud, " de dire Mgr Veillette.

Parlant de la dégradation écologique palpable dans nos milieu, Mgr Veillette a signalé la question des pêches alors que "la rupture des stocks de poissons a grandement fragilisé l'industrie de ce secteur. Il a aussi fait mention à l 'inquiétude immense face au mode d'exploitatinon des forêts. La question de l'agriculture et de son mode d'exploitation dont les effets sont parfois pervers compte aussi parmi les grandes préoccupation écologiques. Il a donné les exemples des monocultures et des élevages intensifs, l' utilisation massive d'engrais, la surfertilisation, la pollution des cours d'eau et des milieux aquatiques.

 

Gratton-Ferron

Mme Nathalie Gratton, biologiste et environnementaliste; et M. Pierre Ferron, agronome natif d'Yamachiche, ont également livré des messages lors de cette visite au Groupe RCM.

Mme Gratton a fait ressortir le fait que nos comportements de consommation répondent souvent à des besoins illusoires. "La dégradation de notre santé est souvent le résultat de nos comportements de consommation. Il faut donc avoir un oeil critique à ce niveau. "Par l'achat ou le refus d'acheter certains produits, on en courage (ou décourage) des pratiques envers les travailleurs et l'environnement," a mentionné la biologiste.

Mme Gratton a aussi fait état qu'il fallait "éviter les monocultures qui détruisent l'environnement."

Pour sa part, l'agronome Pierre Ferron a qualifié de "combinaison d'explosive" les problèmes sociaux et environnementaux.

Pour lui, la surexploitation des terres agricoles par des monocultures céréalières occasionne la pollution insupportable de l'air en milieu rural et la contamination ponctuelle et diffuse de rivières toutes proches.

Un document sur l'eau sortira à l'automne fera écho aux récentes audiences de la Commission Beauchamp (BAPE). Ce document sera filmé en Mauricie, en partie, et M. Ferron y apportera un témoignage.

L'agronome yamachichois est d'avis que les industriels et commerçants"doivent produire et vendre que du recyclable; et surtout nos gouvernements doivent les y inciter fortement. Toujours placer l'humain au centre de nos préoccupations, comme ici au Groupe RCM, niais surtout désarmer le pouvoir financier qui ne cesse de grignoter le territoire politique, réduisant ainsi le périmètre de la démocratie.

En guise de conclusion, M. Ferron a déclaré que dorénavant, il faut rapprocher les lieux de production des lieux de consommation. "Les transports détériorent les milieux. Le commerce répercute les coûts écologiques à tous les citoyens au lieu de les inclure dans les prix,' de lancer l'agronome.

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