Le Nouvelliste 19 mars 2001

 

Une formation qui permet
de mieux comprendre sa terre

BRIGITTE TRAHAN
Yamachiche


Le règlement provincial sur la réduction de la pollution d'origine agricole qui sera mis en place par un échéancier progressif au cours des trois prochaines années, est devenu le sujet de l'heure chez les producteurs agricoles qui devront bientôt tous se munir d'un Plan agro-environnemental de fertilisation afin de se conformer.

Le Groupe Envir-Eau-Sol de la MRC de Maskinongé a donc organisé, récemment, en collaboration avec le Cégep de Victoriaville, une formation de 90 heures pour ses membres afin de leur permettre de confectionner eux mêmes leur PAF.

«Ce n'est pas une question d'économie. Il y a une foule d'avantages à le faire soi même. Par exemple, quand on rencontre les fournisseurs, on sait de quoi on parle», fait valoir le président Envir-Eau-Sol, M. Yvon Lamy d'Yamachiche qui se dit très satisfait d'avoir fait son PAF lui même l'an dernier.

Jean Grogg, producteur de Maskinongé, explique que le PAF permet de questionner sur ses propres pratiques agricoles. «Il faut que tout ce qui entre sur la ferme et tout ce qui en sort soit à peu près égal en termes de minéraux. On parle ici de la nourriture des animaux, des engrais, mais aussi du fumier, etc. C'est comme un cycle qu'il faut balancer. Ce n'est pas facile mais ça contient beaucoup d'avantages», dit- il. On parle ici d'économies et de diminutions de pertes.

L'objectif principal du PAF, c'est la réduction de la pollution d'origine agricole. «C'est une nouvelle philosophie et le Groupe Envir-Eau-Sol y travaille fort», explique M. Lamy qui utilise sur ses terres diverses méthodes de réduction de la pollution causée par les engrais ou les pesticides. «De toute façon, tout tend vers ça. D'ici trois ans, nous n'aurons plus le droit d'épandre de pesticides sur 30 % de nos superficies en culture», fait valoir M. Lamy.

«Faire un PAF nous permet de connaître exactement ce qu'on produit à la ferme et puis, dans un groupe comme Envir-Eau-Sol, dont je fais partie depuis le début, nous pouvons échanger d'excellents trucs», ajoute pour sa part,
M. Yves Montour, producteur laitier d'Yamachiche.

Des 15 personnes qui sont venues suivre le cours sur le PAF, quatre ne font pas encore partie d'Envir-Eau-Sol alors que l'an dernier, le même cours n'avait attiré que des membres. C'est donc dire que les producteurs sont de plus en plus sensibles à leur environnement, estime M. Lamy.

M. Michel Bournival n'est membre du groupe que depuis décembre. Il estime qu'il faut adhérer à des mouvements comme Envir-Eau-Sol afin de collaborer à la recherche qui s'y fait. Ce producteur de Saint-Barnabé-Nord déjà très sensibilisé à la question environnementale estime que malgré sa formation, il en a encore à apprendre et espère pouvoir aussi partager son expertise avec d'autre producteurs du groupe.

Propriétaire d'une bergerie à Maskinongé, Mme Nancy Bergeron a décidé de faire un PAF avec sa voisine même si elle n'a pas de sol cultivable à gérer. «C'est elle qui utilise mon fumier je voulais quand même m'impliquer parce que je vais chercher des connaissances intéressantes qui pourraient peut-être me Servir un jour», fait-elle valoir.

 

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