Le Nouvelliste 16 novembre 2000

 

Répercussions locales

Croteau et Lévesque estiment que le projet de loi170 servira de modèle
pour la réorganisation municipale

Martin Lafrenière
Trois-Rivières

Même si le projet de loi 170 déposé hier par le gouvernement provincial concerne la réorganisation municipale dans les régions de Montréal, de Québec et de l'Outaouais, Yves Lévesque et Alain Croteau s'attendent à ce que ce projet ait des répercussions directes sur la réforme municipale dans le secteur de Trois-Rivières.

Le maire de Cap-de-la-Madeleine ne voit pas comment la ministre Louise Harel pourrait adopter quatre ou cinq laçons de faire dans le processus de la réorganisation municipale. «Le projet demende une certaine homogénéité à la grandeur du Québec, car sinon les gens vont se comparer à d'autres régions et cela va créer du mécontentement. Mais il faut s'attendre à des hausses de taxes, comme à Montréal, à Québec et dans l'Outaouais, même si le gouvernement a toujours dit que la réorganisation municipale ne se ferait pas sur le dos des contribuables.»

Selon M. Croteau, cette augmentation appréhendée de la taxation municipale n'aura pas beaucoup d'aspects positifs pour les résidants d'une région comme celle de Trois-Rivières. «Le désir du gouvernement est l'équité fiscale. Si on veut l'équité, en quelque part il faut augmenter les taxes et elles seront partout au même niveau. Le jour où tout sera pareil, les gens auront deux choix: s'établir en ville ou habiter en campagne. Dans notre coin, je pense que les gens vont choisir les municipalités rurales, étant donné que des places comme Champlain, Saint Maurice ou Yamachiche ne sont pas très éloignées de la grande ville et que nous ne vivons pas de problèmes de circulation.»

Autrement dit, la politique du gouvernement provincial pourrait accentuer l'étalement urbain. Pour éviter cette situation, Alain Croteau est d'avis que le gouvernement n'aura pas le choix de forcer les petites municipalités à contribuer davantage au fardeau fiscal de la grande ville. «De plus, en se retrouvant avec une grande ville englobant plusieurs municipalités, on va se retrouver avec des dépenses supplémentaires. Si Pointe-du-Lac es fusionnée à Trois-Rivières, les gens de cette municipalité vont payer le même taux de taxes, mais ils vont aussi demander d'avoir les même services qu'en ville, comme le transport en commun, a mentionné M Croteau. Et il ne faut pas s'imaginer que le gouvernement va arrêter de faire du pelletage dans la cour des municipalités une fois que les fusions seront faites.»

Pour le maire de Trois-Rivières-Ouest, les hausses de taxes qui seront imposées aux contribuables des nouvelles villes de Montréal ou de Québec prouvent hors de tout doute que le gouvernement du Québec fera la même chose avec les citoyens d'un éventuel regroupement dans l'agglomération trifluvienne. «C'est sûr que les gens des villes en périphérie vont payer plus cher, même si le gouvernement du Québec raconte depuis le lancement de son projet de réorganisation municipale qu'il n'y aura pas de hausses de taxes.»

Une fusion de la ville de Trois-Rivières-Ouest avec la ville-centre, Trois-Rivières, n'apporterait rien de bon localement pour les gens de  Trois-Rivières-Ouest, estime le maire ouestrifluvien. Selon ce dernier, la dette sera effacée d'ici trois ou quatre ans, ce qui permettra une réduction de 43 cents du compte de taxes. «Si on fusionne, on va payer plus cher pour nos taxes. Ce n'est pas une bonne affaire pour la localité de Trois-Rivières-Ouest, mais peut-être que la fusion sera une bonne affaire pour le développement de la région parce qu'on va réduire le nombre des intervenants. Mais encore faut-il que les dirigeants de la future grande ville aient de bonnes priorités et prennent les bonnes orientations. Le développe ment économique d'une région dépend davantage des gens en place que de la dimension d'une ville.»

Yves Lévesque s'attend également à ce que le gouvernement récupère une partie du procédé de fusion des villes de Québec, de Montréal et de l'Outaouais pour l'appliquer à des régions comme Sherbrooke ou Trois-Rivières, car il ne croit pas à la politique du sur mesure du gouvernement..

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