L'Écho 8 octobre 2000

La relance du Foyer Ernest-Jacob suscite des doutes
Le projet ne passera pas comme une lettre à la poste

Le projet de relance du Foyer Ernest-Jacob ne passera sûrement pas comme une lettre à la poste. C'est ce qu'il a été permis de constater, le 2 octobre dernier, alors que le comité chargé de relancer le foyer yamachichois, le député Rémy Désilets en tête, a rencontré le conseil municipal dans la salle des délibérations qui était remplie à pleine capacité.

))) Jean-Paul Plante

Ce projet consisterait en l'aménagement de 24 logements, 22 de trois pièces et demie et deux de quatre pièces et demie, pour personnes âgées ou en légère perte d'autonomie. On y retrouverait un centre d'animation communautaire destiné aux aînés. Le projet global est évalué à 1,2 million $ dont 776 000$ proviendraient de la Société d'Habitation du Québec (SHQ). Par ailleurs, une somme de 175 000$ devrait provenir du milieu. Ce projet serait géré par un organisme sans but lucratif. Le Foyer Ernest-Jacob demeurerait dans le réseau public. «C'est un projet structurant et rassembleur pour la population,» a fait savoir le député Désilets. Ce projet s'adresserait aux gens de toute la MRC de Maskinongé, de préciser le député.
Les membres du comité de relance du Foyer Ernest-Jacob ont dû répondre aux nombreuses questions du conseil et des gens présents à la rencontre du 2 octobre.(Photo Jean-Paul Plante)

Méfiance

D'entrée de jeu, les élus municipaux ont fait connaître leur méfiance envers le projet en question. Le maire Michel Isabelle y est allé de ce commentaire: «On nous a trompés souvent... On nous a trompés dès le départ... » Selon le maire, des erreurs de plusieurs millions ont été trouvées dans l'analyse des études qui ont abouti à la fermeture du Foyer Ernest-Jacob, suite au virage ambulatoire et au déplacement des résidants du Foyer yamachichois vers la Résidence Avellin-Dalcourt de Louiseville.

 «On a perdu un droit fondamental pour une population rurale, soit la dignité. Nous avons dû lutter contre le pouvoir obscur des gouvernements. On s'est fouté de la population qui ne demandait pourtant rien d'impossible. Pourquoi on s'ingénie à défaire ce qui marche?» de questionner le maire Isabelle.

 

Interventions

Plusieurs interventions ont été faites au cours de la soirée. Pour un, M. Roland Girardin, directeur de l'OMH d'Yamachiche, se questionne sur la façon dont on parviendra à remplir ces 24 logements quand l'OMH a beaucoup de difficulté à louer ses 21 logements. «Nous devons passer des annonces jusqu'à Laval et Repentigny pour occuper nos logements. Nous avons quatre loyers occupés par des gens de l'extérieur et c'est la municipalité qui paie pour eux,» de dire M. Girardin.

Pour sa part, M. Denis Côté, qui a travaillé de nombreuses années au sein des Caisses populaires Desjardins, trouve qu'il y a beaucoup de contradictions dans ce projet proposé par M. Désilets. Pour sa part, M. Raymond Chaîné trouve qu'il s'agit d'un beau projet mais qui n'est pas applicable à Yamachiche.
On a demandé à M. Désilets si un sondage avait été fait pour connaître les besoins des gens d'Yamachiche. Le député a répondu par la négative.


Redonner sa vocation

Le conseiller Antonio Desaulniers a été catégorique: «Je n'ai pas confiance parce qu'on s'est fait fourrer par le passé.»
Une dame a proposé que l'on redonne au Foyer Ernest-Jacob sa vocation car la Régie régionale de la Santé et des Services sociaux cherche présentement des façons de placer des lits en soins de longue durée.»

Le maire Isabelle a conclu en disant à M. Désilets et aux membres du comité de relance que le conseil allait scruter le document avant de tenir une autre rencontre.  «J'aurais aimé qu'on nous revienne après avoir fait une étude de marché,» a dit le maire.

 

Pas de décision

Le député Désilets a insisté sur le fait que le comité a besoin de quelqu'un (le conseil) qui travaille à ses côtés.

Le conseil d'Yamachiche va scruter à la loupe le projet de M. Désilets avant de faire quoi que ce soit. Le maire Isabelle a rassuré les gens présents dans la salle. «Aucune décision ne sera prise au conseil sans qu'on retourne vous voir;» a-t-il lancé au public nombreux qui suit ce dossier avec le plus grand intérêt.

Pour l'instant, le projet demeure sur la table mais sans garantie d'acceptation de la part de la municipalité, du moins dans forme actuelle.

_______________

(CLIQUEZ ICI POUR FERMER LA FENÊTRE)