Le Nouvelliste 25 septembre 2000

Amoureuses de la terre

Quatre femmes honorées au gala hommage du Syndicat des agricultrices de la Mauricie

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Marie-Eve Lafontaine
Louiseville

Amoureuses de la terre et de la nature, des femmes ont choisi de faire sien le métier d'agricultrice. Un domaine où plusieurs d'entre elles ont longtemps oeuvré dans l'ombre de leur mari. Maintenant, de plus en plus de femmes prennent les rênes de la ferme et elles ont bien l'intention que leur travail et leur implication soient reconnus.

C'est dans cette optique que depuis sept ans, le Syndicat des agricultrices de la Mauricie organise un gala hommage. «On veut faire reconnaître le travail des femmes en agriculture. Pas seulement celles qui s'impliquent dans différentes instances. On veut aussi rendre hommage à celles qui travaillent un peu dans l'ombre», explique Mme Nicole Pouliot, présidente du Syndicat.

 


(Image-Média Mauricie:Stéphane Côté)
À l'extrême gauche, Mme Nicole Pouliot, présidente du Syndicat 
des agricultrices de la Mauricie, est accompagnée des quatre heureuses 
lauréates du gala hommage soir dans l'ordre habituel, 
Mme Danie Goulet, qui a reçu une mention spéciale, 
Mme Karine Lamy, jeune agricultrice de l'année, 
Mme Hélène Champagne, agricultrice de l'année 
et Mme Nancy Bergeron, agricultrice entrepreneure de l'année.

Ce sont donc quatre femmes de la région qui ont obtenu la reconnaissance de leurs pairs, samedi soir, aux Portes de la Mauricie, à Louiseville. Mme Danie Goulet, de la ferme Danmark de Saint-Séverin, a reçu une mention spéciale alors que Mme Karine Lamy, de la ferme Yvon et Huguette Lamy, de Yamachiche a été nommée jeune agricultrice de l'année. Mme Nancy Bergeron, de la bergerie de la Chouette de Maskinongé, a remporté la palme dans la catégorie agricultrice entrepreneure de l'année. Finalement, Mme Hélène Champagne, de la ferme Guychamp de Saint-Maurice, a été nommée agricultrice de l'année en Mauricie. Elle représentera la région à la Soirée Saturne, organisée par la Fédération des agricultrices du Québec.

Mme Champagne est très impliquée dans le domaine de l'agriculture depuis de nombreuses années. Ce prix est un accomplissement, la récompense pour d'innombrables efforts. «C'est l'aboutissement de l'implication sociale que j'ai faite. C'est presque le sommet de mon cheminement.»

Toutes ces femmes sont liées à la terre. Elles l'ont toujours aimée ou elles y sont revenues après avoir fait un petit détour par la grande ville. C'est le cas de Mme Nancy Bergeron qui a longtemps travaillé au ministère de l'Immigration à Montréal. La ville ne lui a jamais fait oublier son enfance passée sur une ferme laitière. Il y a environ deux ans, elle a donc décidé de faire un retour à la terre en optant pour la production ovine. Et contrairement à ce qui se passe habituellement, c'est elle qui a décidé de se lancer dans cette aventure et c'est le mari qui a suivi. «On n'a pas réussi à faire une fille de ville avec moi. Un jour, j'ai décidé de retourner à ma passion première. C'est une passion qui a toujours sommeillé en moi. »

Pour sa part, Mme Danie Goulet a décidé d'opter pour l'agriculture après avoir perdu son emploi il y a huit ans. Un choix qu'elle ne regret te pas. «Mon mari et moi, nous avons construit une ferme. Avec les années, on s'est vraiment trouvé une production qu'on aimait.»

Ces femmes sont passionnées par leur travail. Toutes les raisons sont bonnes pour aimer l'agriculture. Que ce soit l'esprit d'entrepreneuriat qui les anime ou le désir de vivre en harmonie avec la nature, aucune n'a l'intention d'abandonner son rêve. «C'est très diversifié le travail sur une ferme. J'aime le contact avec les animaux ainsi que le côté entrepreneurial. On touche à beaucoup de facettes. C'est une profession très complète», assure Mme Bergeron. «J'aime me retrouver au milieu d'un champ assise sur un tracteur. On a la paix. On laisse de côté nos problèmes. Je vais continuer toute ma vie, assure Mme Karine Lamy, âgée de 24 ans, qui travaille sur la ferme familiale depuis qu'elle est capable de pousser un chariot à moulée. Et je vais l'enseigner à mes enfants si j'en ai. C'est tellement un beau métier. »

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