Le Nouvelliste 3 mai 2000

Benoît Milot l'a échappé belle

Il a subi une sévère commotion cérébrale ce week-end

Stéphan Frappier
Trois-Rivières

La dernière fin de semaine n'a vraiment pas été celle des pilotes de la région.

Pendant que le Charettois Francis Bellerive perdait la vie au Dirt Track de Trois-Rivières, le jeune Benoît Milot l'échappait belle lors d'une épreuve de motocross présentée dimanche, à Saint-Apollinaire, dans la région de Québec.

Victime d'une violente chute, le coureur originaire de Yamachiche a dû être transporté d'urgence à l'hôpital Hôtel Dieu de Lévis. Celui qui est maintenant reconnu à travers le Québec pour ses sauts spectaculaires (ça fait deux ans qu'il participe au concours de sauts du Stade olympique) est finalement sorti de cette mésaventure avec une sévère commotion cérébrale et un bon lot d'égratignures.

«Mais ç'aurait être pire: j'aurais pu me casser le cou», raconte nerveusement le jeune homme de 17 ans. «Le choc a tellement été violent que j'ai perdu connaissance pendant sept ou huit minutes. Tout ce que je me souviens, c'est que j'étais en train de faire un saut d'environ 80 pieds de long. Quand je suis retombé au sol, ma moto s'est embourbée dans la boue et ç'est là que je me suis planté. Mon casque a violemment frappé la glaise. Après ça, je ne me souviens plus de rien. On m'a ra conté que deux autres pilotes m'ont passé sur le corps avec leur moto. Y paraît que tout le monde tripait mal dans les estrades.»


(Alpho Presse: Alain Bédard)
Benoît Milot
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Avec du recul, et surtout après avoir pris connaissance de ce qui est arrivé à Francis Bellerive lors du Dirt Track, Benoît Milot se trouve très chanceux de s'en sortir avec quelques éraflures et un gros mal de tête. «Dans les circonstances, je peux dire que je m'en tire assez bien. Et quand tu vois ce qui est arrivé au Dirt Track, c'est sûr que tu penses que ç'aurait pu être pire», admet-il, indiquant par contre qu'il n'avait pas l'intention d'abandonner sa passion. «Les sauts, les chutes, les accrochages, les blessures... ça fait partie du monde des courses de motos. Et tous les pilotes en sont conscients.»

Mais quand c'est la mort qui frappe, ça ne fait pas un peu plus réfléchir? «C'est sûr, mais il n'y a quand même pas des morts à toutes les courses. Quand ça arrive, c'est vraiment une grosse malchance sur laquelle tu n'as aucun contrôle», explique Benoît Milot, qui avoue cependant que la sécurité n'est pas toujours adéquate lors de ces événements de sport motorisé. «En plusieurs endroits, il y a place à l'amélioration. Mais souvent les pilotes font part de leurs craintes et les modifications sont faites sur-le-champ. Par exemple, le saut où je me suis planté en fin de semaine va être modifié pour les prochaines éditions: il va être raccourci et il n'y aura plus d'eau à l'atterrissage. L'important, quand un tel incident arrive, c'est de prendre tous les moyens pour que ça ne se reproduise plus jamais.»

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