Le Nouvelliste 8 janvier 2000

Enfin la pêche blanche!

Brigitte Trahan Louiseville

À voir le temps anormalement clément qu'il faisait encore juste avant Noël, on aurait cru que la traditionnelle pêche blanche ne pourrait jamais avoir lieu sur le fleuve Saint-Lau rent, Cet hiver.

Depuis une, voire deux semaines, dans certains cas, on commence enfin à voir les petits villages de cabanons prendre forme sur les eaux gelées du lac Saint-Pierre. Mère Nature a fini par prendre le dessus et, si on se fie aux pourvoyeurs, elle est aussi fort généreuse pour les pêcheurs.

Un des pourvoyeurs les mieux connus de la région depuis 30 ans, le Martin Pêcheur, a fermé ses portes cette année. La clientèle s'est donc répartie vers les trois autres pourvoyeurs du lac Saint-Pierre, sur la rive nord.

Claude Desaulniers, de la Pourvoirie Qui Maur-icie, dans l'anse d'Yamachiche, en a plein les bras depuis quelques jours. Les clients sont nombreux, même en plein coeur de semaine. Il faut dire que le verglas de mardi a eu du bon et aura laissé quelques pouces de belle glace sans qu'on ait eu à arroser les surfaces pendant des nuits de temps.

Les visiteurs ne sont pas tous des amateurs de pêche blanche. Certains y viennent pour en faire l'expérience pour la toute première fois de leur vie.


(Photo Alain Bédard)
La pêche a été bonne, jeudi,
pour Meng Ran Wu et
 Shizhang li, deux étudiants 
chinois que l'on apperçoit ici 
en compagnie du propriétaire
 de la Pourvoirie 
Qui Maur-icie d'Yamachiche,
M.Claude Desaulniers.  

C'était le cas, jeudi, pour Meng Ran Wu, une étudiante en papete rie de l'UQTR originaire de Chine et de Shizhang Li, étudiant en bio-physique. «Nous avons essayé la pêche aux petits poissons à Sainte-Anne-de-la-Pérade l'an dernier et cette année, nous voulions essayer la pêche blanche», explique Meng Ran Wu.

«En Chine, il y a la pêche en haute mer et la pêche au saumon, mais je n'ai jamais vu ce genre de pêche. Peut-être cela se fait-il plus au nord», ajoute Shizhang Li.

À la Pourvoirie Maskinongé, on attendait un groupe d'Européens, jeudi.

«C'est toujours drôle quand les étrangers viennent pour la première fois. Ils ont les yeux très grands lorsque les voitures circulent sur la glace. Mais en voyant que les autres le font, ils se disent que ça ne doit pas être dangereux», raconte Mme Doris Racine.

Il faut dire que la glace a déjà entre 12 et 14 pouces d'épaisseur, dépendamment des endroits. La Pourvoirie Maskinongé espère beaucoup de temps froid car ceci lui permettra d'étendre ses activités jus qu'à la Grande Baie, dans les Îles de Sorel et Berthier. «Il y a de belles prises à faire là-bas», précise Mme Racine.

À la Pourvoirie Domaine du lac Saint-Pierre, à Louiseville, on attend aussi que les glaces soient plus étendues. «Pour l'instant, nous pêchons dans l'embouchure de la rivière du Loup mais dès que les glaces seront mieux prises plus loin, nous irons dans la baie. Il y a quand même de très belles prises qui se prennent Nous avons investi, cette année, dans l'achat de cabanes, d'un tracteur et d'une souffleuse pour entretenir les lieux. Il est bien évident que la fermeture du Martin Pêcheur a un impact sur nous. La clientèle a beaucoup augmenté. Nous n'avons même plus le temps d'organiser des excursions en traîneau», rapporte Mme Gisèle St-Cyr.

Les pourvoyeurs s'entendent pour dire qu'il y a du poisson en abondance, cette saison. La perchaude, notamment, serait revenue en force. «Depuis que les normes de la nêche commerciale ont été changées, on peut parler d'une augmentation de 75 % des prises», assure Claude Desaulniers, de la Pourvoirie Qui Maur-icie. «Il y a quelques jours, quelqu'un a pris en doré de 12 livres», raconte-t-il.

La saison s'annonce dons très bonne et les pourvoyeurs sont prêts à rendre le séjour des pêcheurs très agréable. Ils ont tout l'équipement nécessaire sur place et la glace qu'il faut pour faire vivre de belles émotions à leurs clients.


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