LES "VEILLEUX" AUX MANGEOIRES

Article de Michel Bourassa

 

Certaines espèces d'oiseaux me fascinent par leurs facultés à s'adapter à des situations précises comme celle de l'alimentation.  Je songe ici, en tout premier lieu, au Bruant hudsonien, lequel arrive avec ses amis, un groupe de quinze à vingt habituellement, et ce, juste avant le coucher du soleil ou dans les premières minutes après; c'est une course à savoir lequel va gober le plus de nourriture avant le départ des plateaux et ce, sans la cohue des heures précédentes.

Une espèce les accompagne souvent lorsqu'elle est présente aux alentours et c'est le Junco ardoisé, très peu nombreux en hiver et un peu à l'écart du Bruant hudsonien, trop actif à son goût; le Bruant chanteur se mêle à eux, parfois.  Un autre couche-tard et non le moindre, lorsqu'il daigne nous honorer de sa présence, le Cardinal rouge, seul ou en couple, s'impose par sa prestance et accapare à lui seul une mangeoire, agressif qu'il est; enfin, il ne faut pas oublier les habitués comme la Sitelle à poitrine blanche, la Tourterelle triste, le Pic mineur, la Mésange à tête noire et, de temps à autre, le Pic chevelu.

Jusqu'à la dernière minute, l'action ne manque pas et c'est pour cette raison qu'à l'occasion, une Crécerelle d'Amérique, une Pie-grièche grise, un Faucon émérillon ou un Épervier brun (ou de Cooper) ose venir jeter un coup d'œil dans le faîte d'un arbre pour un possible repas rapide avant d'aller se coucher, avec le ventre plein.