Les « P'tites vites » ( 6 )

 

Au secours !

Un certain jour de printemps, en traversant le sous-bois ombragé, des croassements lointains et de plus en plus rapprochés annoncent la venue précipitée, entre les arbres, d'un rapace grisâtre, soit un Autour des palombes, lequel heurte son aile droite à une branche pour le voir vaciller dans sa fuite paniquée car il est pourchassé par trois Corneilles d'Amérique qui crient à tue-tête, ayant probablement surpris ce prédateur à un nid; il réussit à les distancer pour disparaître et les corvidés retournent calmement à leur point de départ, prouvant que l'union fait la force.

Un mal nécessaire

Je ne m'habitue jamais à la vue d'un prédateur ( autant un animal sauvage qu'un oiseau rapace ) capturant un membre de la gent ailée et s'enfuir avec ou tout simplement le manger devant moi, comme ça s'est produit un certain dimanche midi, en plein hiver, lorsqu'un Épervier de Cooper, venant à peine de saisir une Tourterelle triste, décide de la déplumer par le ventre et de complètement l'avaler, bouchée par bouchée; cette opération s'est déroulée pendant une quinzaine de minutes.

 

Pas très beau comme scène mais c'est la loi de la nature, laquelle assure la survie de toutes les espèces.

 

Les effrontés

 

En observant les oiseaux de rivage, vous remarquerez certainement un bécasseau au comportement désinvolte, surtout si vous demeurez immobile, près d'un cours d'eau, à une plage. En effet, le Bécasseau sanderling, trop occupé à chercher sa bouffe et n'étant pas peureux de nature, s'avance vers vous et vous contourne si vous êtes sur sa route.

 

En ne bougeant pas, il ignore même votre présence pour, peu de temps après, revenir sur ses pas et refaire le même itinéraire; ce petit limicole blanc et noir se permet de pousser dans l'arrière-train ( avec son bec ) de l'un de ses congénères s'il n'avance pas assez vite à son goût. Comme comportement d'indifférence, combiné à l'effronterie, il ne se fait pas mieux.

 

Le " senteux de pied ", soit le Pluvier semipalmé, en est un autre qui ne se gêne pas pour s'approcher de nous et venir voir ce que nous faisons, surtout lorsque nous mangeons et ce, bien assis dans notre chaise; c'est ça l'avantage de l'observation des oiseaux à la pointe Yamachiche, ils sont à nos pieds !