Les « P'tites vites » ( 5 )

 

Les échassiers

 

Un limicole peu commun dans les environs, au côté Nord du lac St-Pierre, est bien le Bécasseau à échasses et un bon matin d'été, en arrivant à l'entrée de ce plan d'eau, à la hauteur de Yamachiche, ce en embarcation, j'ai l'occasion d'en avoir deux dans les loupes de mes 7 X 35 et je ne me lasse pas de les admirer avec leur corps élancé, zébré de brun et avec la tache marron à la joue, caractéristique et petite coquetterie de l'espèce, sans omettre les longues pattes verdâtres et le bec noir, assez allongé et un peu courbé à son extrémité.

 

Très bel oiseau de rivage, ce couple de Bécasseaux à échasses daignera encore demeurer cinq jours, à mon grand plaisir.

 

Arc sans corde

 

Le soleil à peine couché, un dernier coup d'oeil à la fenêtre pour assister aux coups de bec au sol de deux Tourterelles tristes, une derrière l'autre; une troisième atterrit à la suite des deux premières et picore.

 

Quelques instants s'écoulent, pour en voir arriver une quatrième, allant se poser devant les trois autres et déjà former une légère courbe: intéressant.

 

Une cinquième prend son envol des arbres et s'amène à la suite des quatre premières et, immédiatement, une sixième s'y ajoute à l'avant et s'aligne pour accentuer cette courbure; très fascinant comme spectacle, lequel n'est pas encore à son terme car une septième fait irruption, à la queue leu leu, pour compléter un arc quasi parfait dans un synchronisme méritant presque une note de 10 aux Olympiques !

 

Les sept Tourterelles tristes mangent, sans bouger de leur position, pour conserver cet arc intact auquel il manque simplement une corde afin de tirer profit au maximum de la situation, ce que semble faire admirablement bien, en ce moment, les sept columbidés québécois.

 

" Ohé ! ici "

 

À une période tranquille dans l'observation des parulines, lors de la migration printanière, j'arpente un lieu de prédilection sans trop d'activité dans les arbres et dans les buissons; seulement quelques Parulines à croupion jaune, Viréos mélodieux et Parulines jaunes, sans plus.

 

Je circule quand même, toujours aux aguets, apercevant un Merle d'Amérique et des Bruants chanteurs, accompagnés de quelques Bruants à gorge blanche; soudain, un cri puissant et rauque retentit juste en arrière de moi, d'une haute branche d'un arbre, lequel cri me fait pivoter tout en levant la tête et aussitôt retracer l'oiseau. Il est sur une branche morte, sous le feuillage, et avec son bec fort, des bandes alaires blanches tout en ayant des lunettes jaunes, c'est sûrement un Viréo à gorge jaune; il ne voulait pas que je le rate !