LES "P'TITES VITES" (3)

Article de Michel Bourassa

 

Le fantôme des arbres

 

Dans une promenade habituelle, parmi la végétation entre les feuillus, près de la rivière à l'arrière de ma maison, des '' silements ''  presque inaudibles se manifestent dans les environs et j'investigue chaque tronc et chaque branche du sous-bois afin d'entrevoir le moindre mouvement, mais en vain; que ce soit au loin ou à proximité, ces légers sons sifflés se poursuivent et après dix grosses minutes aux aguets, je décèle un petit oiseau au ventre blanc et au bec courbé qui grimpe la base du tronc d'un érable, appuyé sur sa queue, pour le voir changer d'arbre dans une boucle aérienne lorsqu'il atteint les premières branches et le voir recommencer le même stratagème à quelques reprises.  Cet oiselet, dans son camouflage brun, porte bien son nom de Grimpereau brun.

À un certain moment, il y en a même eu un qui s'est permis de grimper à plus de vingt mètres sur un peuplier géant; celui-là est un vrai casse-cou car la plupart des autres semblent avoir le vertige en demeurant plus bas.

Un colibri à la main

Occupé à retracer des parulines ou tout autre oiseau dans le feuillage à la cime des arbres, des sons très faibles entrent par mon oreille droite pour voir se poser à l'extrémité d'une branche, à la hauteur de mon coude et ce, à trois centimètres (touchant presque cette branche avec celui-ci), un joli petit Colibri à gorge rubis, lequel s'arrête pour une pause bien méritée, lui qui, habituellement, est un vrai "paquet de nerfs" dans ses déplacements et ses battements d'ailes interminables.

Il me jette un coup d'œil et il repart à peine deux minutes plus tard, le plein d'énergie étant fait; pas de temps à perdre, je suppose.

Les buses abusent

Déjà presque toutes disparues de la région depuis le jour de Noël 1998, les buses surgissent dès les premiers jours de janvier et ce, jusqu'au 9 de ce mois de 1999.  Ces buses se répartissent comme suit:  six Buses pattues, une Buse pattue de forme sombre et deux Buses à queue rousse; assez inusité mais un peu explicable car le début de l'hiver est doux et avec le peu de neige au sol, elles se sont probablement attardées dans leur migration en s'amusant ici et là, nullement pressées devant une relative facilité à trouver de la nourriture dans les champs, soit des rongeurs.

Ces prédateurs ailés sont actifs dans les secteurs de la route "La Bezotte" et de la route "La Chicane" (à la voie ferrée), endroits idéaux avec des arbres et des tours électriques comme perchoirs.