Podium des risques ornithologiques

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Article de Michel Bourassa

 

Ce titre est ambigu mais les mésaventures que j'ai vécues ne le sont pas et vous allez vous rendre rapidement compte que l'observation des oiseaux n'est pas toujours de tout repos, surtout lorsqu'on est prêt à tout pour identifier le ou les spécimens en présence.

 

La troisième marche de ce podium, lequel j'aurais facilement pu me passer, appartient à une sortie de recensement à l'embouchure de la Petite rivière Yamachiche, à la mi-mars 2001. Ayant déjà circulé au centre du canal, à la sortie de la rivière, menant au Lac Saint-Pierre, lequel lac est libre de glace, au large, je reviens à ladite rivière et en me retournant pour jeter un dernier coup d'oeil avec mes jumelles vers l'eau, je vois arriver, en vol, des canards qui se posent près de la surface glacée; je me demande si ce sont des Garrots à oeil d'or ou des Grands Harles.

 

Immédiatement, je me précipite, à la course, vers la sortie du canal, mais, au lieu de passer au centre, trop occupé à surveiller les oiseaux d'eau, je bifurque un peu à gauche où la glace est granuleuse et mon pied gauche fait éclater celle-ci instantanément pour voir la jambe entrer dans l'eau, projetant la tête par l'avant et voir le nez caresser la partie encore durcie ( malgré sa précarité ), avec le bras gauche appuyé sur cette surface gelée, aidé du coude. Je conserve les jumelles au cou mais elles reposent dans l'eau. Dans la même séquence, la jambe droite, dans les airs pendant la chute, a eu le temps de s'agripper à la glace solide, à la droite du trou, ce qui me donne la chance de glisser de ce côté, en roulant lentement dessus, tout en me remettant de ces émotions, encore tout ébranlé en ramassant ma tuque.

 

Inutile de dire que j'oublie complètement les canards et la première chose à faire est de me rendre à la maison, par le milieu de la rivière, tout détrempé, avant d'avoir de la difficulté à marcher en cours de route, soit à plus d'un kilomètre du but. Une chance que le soleil est présent et assez chaud, ce qui m'aide à me rendre assez rapidement, quitte à changer de vêtements et à prendre une bonne douche, à l'eau chaude, cette fois...

 

Même si j'aurais pu me noyer en glissant sous la glace, cette mésaventure n'est pas, sur le plan émotif, la pire, parce que je n'ai pas eu le temps d'avoir peur, ce qui n'est pas nécessairement le cas pour les deux autres épisodes; donc, à suivre...