LES OISEAUX D'UN JOUR (6)

Article de Michel Bourassa

Dans ta deuxième année de vie, Goéland de Thayer, à ce champ,

Tu est l'attraction principale, à la mare, en ce pluvieux printemps.

Tout en montrant, à qui veut bien le voir, son plumeau aguichant,

Près du fossé, la Grue du Canada, teintée de rouille, prend son temps.

Le Gobemoucheron gris-bleu, si petit dans la famille des passereaux,

Favorise celui qui le découvre, car sa crainte le rend accroc.

Lorsque la chaleur s'annonce, la Sterne arctique se sent de trop,

Et abdique pour retourner à ses racines, en suivant les maquereaux.

Parmi les Bécasseaux variables, au jour des rives givrées,

Ce Combattant varié, dans son habit d'hiver, s'est quand même livré.

Comment ne pas reconnaître ce vol trapu qui nous fait toujours vibrer,

Lequel appartient à l'Hirondelle à front blanc, en quête d'un mets comme entrée.

La facilité d'un tel déploiement d'ailes est le sceau de l'Urubu noir,

Un planeur par excellence dans son ascension, en spirale, à ne plus le voir.

Avec la peu enviable réputation de canard sourd, la Macreuse noire,

Comme plongeur venant de la mer, sait comment œuvrer, du matin au soir.

Une des favorites pour un rendez-vous impromptu est l'Aigrette neigeuse,

Séduisant tout être par, à sa tête, à son cou et à son dos, des plumes gracieuses.

Si le Tangara écarlate passe très peu de temps de ses heures heureuses,

Aux arbres de nos cours d'eau, la rutilance de son corps, par contre, en fait un Zeus.

La tête dorée de l'Aigle royal lui procure encore plus de dignité,

Lui qui, déjà si imposant, devient impressionnant à sa proximité.

Pour avoir le privilège d'admirer ce Picasso, venu après l'été,

La Macreuse à front blanc, native de la taïga, doit, à coup sûr, la quitter.

L'Hirondelle à ailes hérissées, adorant protéger ses jeunes sous les ponts,

Régulièrement, survole le ru, dans l'espoir de nourrir ces poupons.

Même s'il jette son dévolu au sud du lac, le Grèbe esclavon,

Lors de ses économes apparitions au nord, méduse à sa façon.