LES OISEAUX D'UN JOUR (1)

Article de Michel Bourassa

 

Préambule:

Le plus beau cadeau pour un observateur d'oiseaux est de voir sur son territoire, un spécimen inusité ou exceptionnel.  Après plus de 20,000 heures de recensement (1988 à 2004), je vous offre avec "Les oiseaux d'un jour", sept textes stylisés dont la presque totalité des observations quasi uniques ont été faites dans la région de Yamachiche (municipalité, Pointe Yamachiche, Petite rivière Yamachiche et les îlots), à l'exception d'une seule, soit la Grue blanche ( Baie-du-Fèbvre ); une parution à intervalles réguliers vous sera livrée dans les prochains mois à partir d'aujourd'hui.

Ces raretés vont sûrement être contestées par quelques puristes mais elles ont bel et bien été vues et surtout, identifiées avec exactitude.

 

Perché, au faîte d'un orme dénudé et sans vie,

Au dessous éclatant jaune citron, ce Tyran quiquivi,

N'a d'égal que la couleur pâle du dos bruni

De l'altier et majestueux Faucon des Prairies.

Chapeauté de noir au dos verdâtre, et venant d'ailleurs,

Il se repose, bien branché, ce joli Chardonneret mineur.

Picorant, au hasard, dans les bardanes qui se meurent,

La Mésange à dos marron est tellement loin de la chaleur.

À l'îlot, poitrine et flancs fléchés de noir, il va sans dire,

Eole s'amuse dans les plumes des frileux Bécasseaux de l'Anadyr.

Debout et seule sur la parcelle de sable, sans trop maudire,

La Sterne hansel s'interroge, peut-être, sur son avenir.

L'entre chien et loup amène, avec l'aide du léger vent,

Un valeureux voyageur au manteau gris, le Chevalier errant,

Lequel verra l'élégance et la grâce braver les éléments,

L'Avocette d'Amérique, telle une vedette, en faire tout autant.

Visiteuse inattendue, au long bec bicolore dans sa droiture,

La Barge à queue noire ne s'attarde nullement sur la batture.

Avec la tête grisâtre, alliée à sa rondeur, haussant à coup sûr

Le charme du Tyran de l'Ouest, vive cette ailée créature!

Ni paruline, ni viréo, il côtoie pourtant ces oiseaux,

L'unique Moucherolle vermillon, qui se sustente dans l'arbrisseau.

Loin de sa terre natale, dans un décalage de fuseau,

La Buse cendrée semble à l'aise, comme au berceau.

La froidure cinglante de l'interminable saison hivernale

Ne ralentit aucunement le Traquet motteux, en cavale.

Rapidement démasqué, l'Anhinga d'Amérique est peu génial

En s'isolant des Cormorans à aigrettes, ces sombres vandales.