Les oiseaux éphémères ( 1 )

 

Ce premier texte d'une courte série de deux est une suite logique à la série « Les oiseaux d'un jour » car ce sont eux aussi des oiseaux de la région yamachichoise, lesquels passent presque à chaque année en très peu de spécimens, lesquels se retrouvent dans un environnement presque inaccessible, lesquels demeurent sur place que très peu de temps et/ou lesquels sont relativement abondants en Mauricie mais très rares à Yamachiche.

 

Les Becs-croisés bifasciés, en silence, oeuvrent aux mélèzes de la route,

Tout en sachant que demain, ils seront ailleurs, sans aucun doute.

Se faufilant parmi les vignes sauvages, constamment, elle déroute,

Cette paruline verdâtre au dos olive, voulant casser la croûte.

 

Si tu mets la pointe Yamachiche à ton itinéraire de migration,

Intéressant Bruant lapon, tu donneras à tous grande satisfaction.

À l'arrière de deux Bernaches du Canada, dans leurs sillons,

La diminutive Bernache de Hutchins glisse, en communion.

 

Très avare de ses visites, le Coulicou à bec jaune, à la côte,

Plane et révèle le roux sur ses ailes, lequel à mes yeux, saute.

La Buse à épaulettes, sous les stratus, fait un sans faute,

Elle qui, par ses gracieuses voltiges, en sort la tête haute.

 

Resplendissante, sous un soleil aux mille rayons, à ce ciel,

La juvénile Buse de Swainson, aux plumes dorées, est si belle!

Dans la grisaille de l'automne, un peu avant les nuits de gel,

Le grisâtre Bécasseau cocorli déambule, sans faire de décibels.

 

À l'abri au ruisseau enneigé, bien endormie et sans ennui,

La Petite Nyctale est exposée, en matinée, cette chasseuse de nuit.

Avec un blanc croissant devant l'oeil à ta violette tête qui luit,

Comme Garrot d'Islande, tu apprécies grandement ce jour sans pluie.

 

L'opiniâtreté de la Barge hudsonienne, à la vase, sans attendre,

Avec son long bec retroussé, est admirable dans ses gestes des plus tendres,

Plutôt isolé aux heures du jour, lors de certaines soirées de septembre,

À la migration, l'Engoulevent d'Amérique se fait bien entendre.

 

Dans un silencieux vol, en contournant les arbres de la forêt,

La Chouette lapone plane au-dessus des eaux gelées, presque en secret.

Même si le flamboiement du Fuligule à tête rouge, sous les rais,

Le rend magnifique, souvent, il nous refuse ce privilège, à regret.