Le goéland vedette de 2004
Ayant observé un Goéland brun ( 3e hiver ) pendant tout l'été 2003, soit une première pour la pointe Yamachiche, je ne savais absolument pas quand une autre apparition de ce rarissime oiseau se ferait à cet endroit.
Croyant devoir attendre au moins quelques années, quelle n'est pas ma surprise de voir cette espèce de goéland, posé sur un billot, au canal de l'embouchure de la Petite Rivière Yamachiche en ce 13 avril 2004. Ce Goéland brun ressemble étrangement à celui de 2003 et ça pourrait peut-être correspondre à cet individu. Je le vois encore à trois ou quatre reprises dans les deux semaines qui suivent et ce, à son emplacement favori, soit sur la bille de bois.
Au mois de mai, il semble avoir quitté les environs car il n'est pas revu. Juin arrive et rendu à la fameuse pointe Yamachiche pour le recensement des oiseaux, il n'est pas plus au rendez-vous, à un point tel que je l'oublie complètement; de toute façon, j'ai la chance d'observer plusieurs oiseaux de qualité comme la Mouette pygmée, le Troglodyte familier, la Sterne caspienne, l'Urubu à tête rouge, le Tournepierre à collier et le Pygargue à tête blanche, entre autres, ce qui compense suffisamment l'absence de ce Goéland brun.
Le 25 juin, toujours à la " pointe ", un Tournepierre à collier prolonge sa migration, la Mouette pygmée est encore sur les lieux et une première surprise en ce jour m'attend, soit une Mouette atricille. Après l'avoir minutieusement examinée, je poursuis mes observations et le " Survenant " se trouve tout bonnement dans mes jumelles, à la rive du lac St-Pierre; vous avez deviné qu'il s'agit du Goéland brun. À partir de ce moment, il adopte ce secteur et jusqu'au 29 août, il est observé dans la majorité des journées. Une autre attraction vient s'ajouter à sa présence du 4 au 26 juillet, soit un Cygne tuberculé, ce qui amène plusieurs observateurs à la pointe Yamachiche à l'été 2004.
Pendant son séjour, ce Goéland brun a ses habitudes, dont celle de varier son arrivée à la " pointe ", rendant difficile de prévoir celle-ci; mais par contre, lorsqu'il se présente, il est presque continuellement avec les Goélands marins, sur une lisière de sable dans l'eau et même s'il est plus petit, il ne se gêne nullement pour en éloigner un ou deux lorsqu'il n'a pas sa place.
Et c'est probablement cette habitude de frondeur qui lui vaut une leçon qu'il retient dans les jours suivants car un bon matin, il arrive à la plage avec les deux ailes amochées, ayant des plumes écartées en leur centre. Les Goélands marins, sans doute ulcérés de se faire provoquer par le " petit " l'ont poursuivi pour le sermonner de cette manière. Par la suite, le Goéland brun se tient un plus à l'écart et demeure tranquille; cette attitude lui permet de demeurer plus longtemps, ce qui donne plus de chances aux observateurs de l'admirer.
Absent du début de septembre jusqu'au 20 octobre, il me fait le " coup " de revenir dans les environs en ce jour jusqu'au 12 novembre pour un départ définitif, n'étant plus dans le décor après cette date.
Ce Goéland brun a fait passer une très belle saison estivale à de nombreux amants d'oiseaux d'eau, dont je fais partie. Pendant son long séjour, les habitués de la pointe Yamachiche ont vu la transformation complète de son plumage pour l'apercevoir à l'état adulte, un privilège très apprécié.