Un dessert de cerfs

 

Dans une certaine nuit de février 2005, un paysage hivernal de campagne s'empare du subconscient lors de mon sommeil et mon cerveau reconnaît, à quelques détails près, une maison blanche de mon entourage, laquelle est entourée de thuyas ( cèdres ) et dont le sol du terrain est recouvert de quelques centimètres de neige, donnant un cachet particulier à cette demeure où se trouve à sa proximité quelques mangeoires d'oiseaux.

 

Une lumière remplie de mystères m'attire vers ce lieu me semblant très familier et je m'approche du poste d'alimentation des oiseaux, espérant en voir quelques espèces. À mi-chemin du but, je m'immobilise malgré moi car j'aperçois trois magnifiques cerfs rouges d'Europe, sans bois, d'une élégance et d'une agilité remarquables, longer les thuyas et passer à un mètre de votre humble serviteur dans une quiétude désarmante pour les voir se diriger vers la maison et se glisser, entre celle-ci et les mangeoires. Ces images à couper le souffle s'évaporent avec les cerfs pour voir, au même moment, quelques Mésanges à tête noire, un Pic mineur et une Sittelle à poitrine blanche prendre le relais des mammifères.

 

D'un même jet, deux amis observateurs se retrouvent à mes côtés et je leur demande d'éviter de faire du bruit et des mouvements brusques, ce à quoi ils acquiescent. Au même instant, dans la clarté toujours aussi éclatante mais surtout intrigante, un cerf rouge apparaît des cèdres, précédé d'un cerf de couleur noirâtre et beaucoup plus petit ( semblant être de la même race ), lesquels poursuivent leur route en nous ignorant totalement comme si nous étions absents ou comme si nous étions séparés d'eux par une vitrine invisible, tellement le calme règne en ce lieu à ce moment précis; le stratagème initial se répète par l'arrivée de deux Mésanges à tête noire, quelques Moineaux domestiques et un Geai bleu, mettant un terme à ce deuxième rêve se déroulant pendant l'hiver, dans un songe, bien entendu.