LES DANGERS SUR LE LAC ST-PIERRE

Article de Michel Bourassa

Le lac St-Pierre est rarement calme avec le vent presque toujours présent à sa surface, formant des vagues plus ou moins importantes selon la vélocité de cet élément naturel.  Mais il y a trois situations qui demandent une attention très particulière et ce sont la brume, le vent et les orages violents.

La moins dangereuse de ces manifestations naturelles correspond à la brume et la première réaction, lorsqu'on en est prisonnier, est de demeurer sur place en ménageant son essence et analyser le tout.

L'idéal est de posséder une boussole mais si ce n'est pas le cas, il y a d'autres moyens de s'en sortir.  Il faut, en premier lieu, repérer le soleil qui se trouve au sud et s'en servir pour retourner au rivage; pour atteindre la rive sud, il faut regarder l'astre du jour et toujours garder son contact, ce qui est l'inverse pour arriver aux berges de la rive nord, devant placer continuellement le disque diurne dans son dos et toujours le voir à l'arrière:  c'est magique, même s'il y a erreur sur la distance (trop à l'est ou à l'ouest), au moins, on parvient au bon côté du lac.  S'il n'y a pas de soleil, pour arriver au nord, on peut écouter le bruit de la circulation sur l'autoroute 40 et se diriger vers elle tout en arrêtant l'embarcation, de temps à autre, pour être certain de la direction.

Pour les plus expérimentés, la couleur de l'eau (dû aux différentes profondeurs), la direction du courant et l'utilisation de son ancre ou d'un câble lesté pour évaluer le niveau de l'eau sont des solutions pratiques pour s'orienter.

Le vent, lui, est un facteur de risques très élevé car le lac St-Pierre est des plus traîtres pour voir ses vagues se former rapidement lorsque ce dernier se lève et augmente sa force en un temps record; toujours quitter au plus vite ce plan d'eau, surtout si on se situe près de la voie maritime car on peut le regretter amèrement et s'en souvenir très longtemps, si on n'a pas le malheur d'y laisser sa peau.  Ne prenez jamais cette chance, j'en sais quelque chose (tornade du 20 juin 1988 à Yamachiche).

Les orages violents sont, quant à eux, terrifiants dans les éclairs et le tonnerre et en ajoutant les fortes vagues et la pluie torrentielle, il n'est même pas question de "pointer" une chaloupe ou un yatch de petite dimension sur la surface du lac:  ça ne tiendrait pas.  Il faut respecter le lac St-Pierre en tout temps.