LE CIEL DES OISEAUX

Article de Michel Bourassa

 

Un peu avant le coucher du soleil qui est pour le moment absent dû à un firmament nuageux, ce dernier voit cinq goélands le sillonner sur lesquels je ne peux mettre un nom avec mes loupes imprégnées d’une buée, conséquence d’une sortie lors des dernières minutes à la pluie fine et continuelle.

Dans les instants après le passage de ces oiseaux aquatiques le ciel se transforme imperceptiblement et devient multicolore en empruntant les couleurs suivantes en débutant au-dessus de ma tête :  des nuages d’un gris rosé se déplacent à une allure respectable vers le sud en entrant dans une céleste plaine lilas qui fait place à l’horizon à un désert embelli par une teinte azurée, lequel désert s’étend vers l’ouest pour s’unir à un canyon blanc jaunâtre, résultat de l’apparition soudaine et timide du soleil à son coucher pour former un paysage marbré dans cette métamorphose qui se complète dans les dernières lueurs du jour avec l’arrivée de la noirceur.

Vraiment, la nature a des réactions imprévisibles et surtout rapides, ce qui permet d’assister à des spectacles aussi éblouissants à des moments où l’on s’en attend le moins pour le bonheur des sens de chacun de nous.  Plus encore, même s’il n’y a pas eu d’oiseaux dans cet élément aérien depuis les cinq goélands, probablement des argentés, cette période de contemplation remplace adéquatement l’absence de quelques volatiles en cette fin de journée et vaut son pesant d’or.