Un gros bourdon inoffensif

 

Cette anecdote commence dans un chaud après-midi d'été, à la résidence d'une propriétaire à Yamachiche qui adore les oiseaux et les premiers instants se présentent abruptement ainsi: déjà à l'intérieur du domicile, elle aperçoit entre le rideau et la vitre d'une fenêtre de sa cuisine d'été, un bourdon qui tente désespérément de sortir par ses nombreux déplacements bourdonnants.

 

Ayant un jardinier à son emploi, cette dame se hâte de l'avertir pour qu'il vienne expulser l'intrus dans les plus brefs délais avant qu'il se trouve une cible à piquer. Comme la porte de l'appartement est déjà ouverte, l'employé se trouve presque aussitôt à l'intérieur pour constater que le fauteur de troubles est plutôt un simple Colibri à gorge rubis qu'un gros bourdon menaçant; rassurée, l'amante de la gent ailée regarde avec intérêt la scène et l'apprécie pleinement. S'étant présenté lui-même pour une pause-café, ce qui est pour lui une pause-nectar ( car l'environnement intérieur près de la fenêtre est un prolongement du jardin extérieur avec ses nombreuses fleurs et plantes en poste ), par l'accès invitant de la porte ouverte, l'oiseau-mouche a oublié une chose très importante, soit qu'il ne connaissait pas les airs de la maison pour le retour à l'air libre.

 

L'homme de main décide d'aider notre oiselet à se sortir d'impasse en mettant la raquette de son tue-mouches sous le voltigeur, à la vitre, car ce dernier s'exténue rapidement dans ses tentatives répétées et inutiles pour s'évader; à peine une minute suffit pour que l'oiseau se pose sur le support de son " bon Samaritain ", complètement épuisé et se laissant transporter dans ses quartiers, soit aux fleurs du jardin: il a probablement eu la frousse, tout comme la dame, d'ailleurs, pensant être en présence d'un détestable et imposant bourdon.

 

Comme quoi, il ne faut pas toujours se fier aux apparences et vérifier notre première impression, si possible.

 

Ah oui, fausse est la légende qui dit que les colibris à gorge rubis attendent les Bernaches du Canada à l'automne pour embarquer sur leur dos afin de faire le voyage pour se rendre dans le " Sud " ce, dû à leur supposé incapacité de résister avec leur petite taille pendant un si long vol.