ATTAQUES DES OISEAUX DE PROIE

 

Article de Michel Bourassa

 

Lorsque l'homme se retrouve sur le même terrain que les rapaces, il est normal que des situations de danger se présentent et deviennent parfois tragiques; en voici quelques unes dans les lignes qui vont suivre.

 

Un de mes amis, lors d'une promenade en raquettes dans les champs de Yamachiche, à l'arrière de son domicile, a eu la surprise de sa vie lorsqu'un Harfang des neiges l'a attaqué à la tête en arrivant par l'arrière, ayant juste le temps de baisser celle-ci vers l'avant; il avait eu la ''brillante'' idée de se coiffer d'un chapeau de fourrure à la queue de raton laveur: à ne jamais faire dans la pleine nature car les oiseaux de proie, du haut des airs, voient un animal marchant sur le sol. Un cas similaire est arrivé à Pont-Rouge vers la fin de janvier 2005 lorsqu'une Chouette lapone, affamée, s'en est prise à l'abondante chevelure d'une observatrice d'oiseaux ( tête nue ), en lui arrachant plusieurs cheveux pour, aussitôt revenir à la charge et encore se poser sur sa tête; l'intervention d'un passant a réussi à la libérer de cette fâcheuse position, ce, avec l'aide d'un bâton.

 

Le Grand-duc d'Amérique, quant à lui, tente à l'occasion de capturer un animal domestique car un de mes amis en a vu un s'essayer sur son chat pour le rater et le voir se réfugier sous le perron de la galerie, ce qui a sauvé ce félin.

 

Une autre agression a un peu plus mal tourné, soit celle d'un autre Grand-duc d'Amérique, dans un sentier de boisé, lorsqu'un amant de la nature s'y est aventuré et qu'il a vu cet animal ailé lui frôler la tête; en tournant celle-ci pour l'éviter, une griffe d'une de ses pattes s'inséra dans son oreille. Dans l'impossibilité de se dégager de la serre, l'individu se précipita vers la maison en bataillant et retenant du mieux qu'il pouvait ce hibou captif afin qu'il ne lui arrache l'appendice; en approchant de son but, il cria à son épouse d'apporter le bâton de baseball pour assommer l'oiseau, ce qu'elle fit. Il se rendit à l'hôpital en entrant dans celle-ci avec le Grand-duc d'Amérique accroché à son organe de l'ouïe, cas loufoque mais douloureux. Après un examen rapide du prédateur, on a découvert qu'il était presque aveugle dû aux nombreux piquants de porc-épic plantés autour des yeux et qu'il devait chasser en repérant des ombres.

 

Une Chouette lapone ( ou un autre hibou car le rapace n'a pas été vu en tuant ) dans les derniers jours de janvier 2005, ayant de la difficulté à trouver de la nourriture pendant les grands froids, a trouvé la solution, soit de s'en prendre à des dindons d'une ferme d'élevage dans la région de Montréal; le strigidé avait déjà réussi à en égorger cinq et s'en sustenter avant qu'on s'aperçoive de ses charges mortelles.

 

Enfin, le dernier cas à signaler s'est produit il y a déjà plusieurs années aux États-Unis, en Californie, et est des plus tragiques. En effet, à l'époque, dans un secteur récemment construit à même une zone désertique près d'une forêt, un aigle, probablement un Aigle royal, s'empara très rapidement d'un bébé sur la terrasse de la cour arrière, laissé sans surveillance seulement quelques instants par sa mère; lorsqu'elle revint de l'intérieur pour aller vers lui, le rapace s'éloignait déjà, avec son enfant dans les serres: vision d'horreur pour celle-ci. Certains croient que c'est une légende urbaine mais cette nouvelle n'a jamais été démentie dans les jours suivants ( à ma connaissance ).

 

En résumé, les oiseaux de proie sont chez eux dans la nature et ils doivent absolument chasser pour survivre, ce qui explique ces attaques, monstrueuses pour nous mais normales pour eux. À nous de ne pas les tenter inutilement, si possible.