IMPORTANCE DES OISEAUX

 

                                                                 Texte de Michel Bourassa

 

 En 2016, les oiseaux prennent de plus en plus de place dans notre environnement et leur importance est devenue essentielle au cours des dernières années. Au début de la décennie 2000, l’observation des oiseaux et tout ce qui s’y rattache représentait le deuxième loisir le plus pratiqué en Amérique du Nord, immédiatement après l’horticulture et le jardinage.

 

L’ornithologie se pratique de plusieurs façons, soit par l’installation de mangeoires dans sa cour, par la simple observation à l’œil nu de tous les oiseaux du voisinage sans nécessairement connaître le nom de chaque spécimen, par la photographie des espèces recherchées, par la peinture artistique des individus aviaires préférés, par l’écriture de livres sur les oiseaux et sur les meilleurs sites à visiter, par les randonnées en vélo, à pied et en auto pour la recherche d’espèces spécifiques ou encore, par la visite de sites particuliers et paradisiaques pour la découverte de certains oiseaux et souvent de nouveaux ami(e)s. L’observation des oiseaux est une activité passionnante qui se pratique dans la nature, ce qui contribue largement à la santé physique et mentale.

 

L’importance des oiseaux ne s’arrête pas là car ces derniers servent à mesurer l’état de notre planète et le réchauffement de celle-ci se confirme par l’apparition de certaines espèces au Québec, ce surtout depuis les derniers 20 ans. Déjà avec la Tourterelle triste, le Roselin pourpré et le Cardinal rouge, entre autres en augmentation au niveau des effectifs, l’Urubu à tête rouge, le Grand Corbeau, la Grue du Canada, le Pic à tête rouge, la Mésange bicolore, la Sterne caspienne et le Troglodyte de Caroline se sont ajoutés à ces dites sortes aviaires, démontrant un changement significatif dans le climat de notre province. D’autres espèces semblent poindre à l’horizon comme la Tourterelle turque et l’Aigle royal.

 

Pour Yamachiche, les oiseaux sont devenus une activité de premier ordre par le biais du site de Pointe-Yamachiche, lequel est situé au début du chemin Louis-Gatineau, avec son stationnement pouvant accueillir au moins 20 véhicules, avec sa passerelle de 576 mètres à 300 mètres de ce dit stationnement et par sa réputé « pointe » de l’embouchure de la Grande rivière Yamachiche. Ce fameux site attire des centaines d’observateurs et photographes de tous les coins du Québec et tous sont unanimes à dire que c’est l’un des meilleurs endroits au Québec pour observer et photographier les limicoles, soit les oiseaux de rivage, en plus des parulines en automne.

 

Le 18 août 2016, plusieurs centaines d’amateurs d’oiseaux avec les plus grands spécialistes du domaine, dont une bonne partie pour la première fois, ont foulé le sol de la « pointe », ce pour une extrême rareté au Québec, soit le Pluvier grand-gravelot; par la même occasion, ils ont pu voir une dizaine de Sternes caspiennes, le Pélican d’Amérique présent au fond de la «petite baie » Yamachiche et un Bécasseau à échasses. Dans la même période, deux Bécasseaux roussâtres ont fait plusieurs heureux en faisant une halte sur la plage. Il ne faut pas oublier non plus les 5 Cygnes tuberculés qui ont passé une journée, soit le 30 juin, au fond de la « petite baie ». Somme toute, Pointe-Yamachiche a été privilégiée cette année en espèces intéressantes et c’est sa réputation qui prend de plus en plus d’importance dans le domaine ornithologique du Québec.

 

À chaque année, quand le niveau de l’eau est bas comme 2016, une vingtaine de clubs d’ornithologie du Québec mettent Pointe-Yamachiche à leur horaire de leurs sorties d’automne et ce sont les commerces de la région immédiate de notre municipalité qui en profitent, soit pour les repas, l’essence, le gîte ou tout autres activités connexes; le marais privé de Réjean Gélinas contribue lui aussi à attirer des gens à Yamachiche, car ce marais du chemin des Petites-Terres est maintenant connu par plusieurs adeptes des oiseaux, ce depuis le Bécassin à long bec, la Barge hudsonienne et le Héron garde-bœufs de 2014.

 

Une autre importance dans le domaine de la gent ailée se trouve en face de l’église de Yamachiche, soit la présence des maisons de briques rouges, dont les cheminées servent de nichoirs pour les Martinets ramoneurs, une espèce en diminution et même en péril dans certaines régions. Cette espèce, en raison de sa corrélation avec les maisons rouges, a passé très près de devenir l’emblème aviaire de Yamachiche, mais le dossier a été abandonné après le décès de Paul Desaulniers, l’initiateur dudit projet.

 

La passerelle est aussi une attraction pour ceux qui veulent marcher moins longtemps, mais quand même voir le lac Saint-Pierre en se rendant à l’un des deux belvédères de l’extrémité de ladite passerelle. La propreté des lieux et l’entretien des installations aident à la bonne réputation du site, d’autant plus que deux poubelles modernes ont été installées par la municipalité dernièrement. Avec tout ce qui est mentionné ci-haut, il ne faudra jamais mettre en doute l’utilité des oiseaux pour Yamachiche.