Rêves magiques d’oiseaux

 

                                          CHAUVES-SOURIS-HIRONDELLES

 

                                                     Texte de Michel Bourassa

 

 La fin du deuxième jour de septembre 2013 me réserve une certaine surprise dès mon coucher et le moment où je m’apprête à tomber dans les bras de Morphée, car un fait inusité va se produire. En effet, lors des dernières fractions de la seconde avant de m’endormir, une image inattendue apparaît dans ma tête, laquelle image arrive dans un entre chien et loup et me montre un  sol grouillant d’un paysage austère et complètement dénudé de végétation, à l’apparence de minuscules cailloux vivants; ces dits cailloux sont tellement flous qu’ils pourraient être autant des insectes coléoptères que des œufs de poisson, et même des queues de poêlon, soit des têtards de grenouille : la seule certitude est que c’est une masse des plus animées qui va attirer des prédateurs.

 

       Dans l’immédiate séquence de l’avant-sommeil, toujours dans une sombre ambiance des plus lourdes et assujettie à des sensations d’humidité, une petite colline formée de roches pointues se présente à proximité de la surface en mouvement perpétuel, lequel mouvement est entretenu par les petits êtres non identifiés. À peine le monticule projeté dans le cerveau que des animaux ailés surgissent dans un degré d’agressivité inexplicable, soit dans une rage ressentie par mon corps encore en dernier instant d’éveil, laquelle rage se lit dans les yeux de ces étranges créatures mais se passant dans un glacial silence : vraiment aberrante comme situation.

 

       Cette invasion volante est une réplique d’une quelconque attaque d’une armée en embuscade, laquelle est prête à tout anéantir sur son passage; chacun des membres de cette armée d’êtres ailés emprunte, à la fois, le visage de la chauve-souris par la forme des ailes et la gueule ouverte remplie de hargne, et le visage de l’Hirondelle à front blanc par la tête sombre et le vol montant avec la relative largeur des ailes.

 

       Au moment où la manne providentielle de nourriture va se faire atteindre par les envahisseurs de l’espace du songe, mes yeux s’ouvrent avant de sombrer dans l’aventure de la nuit et du coup, devenant la fin de cette manifestation du cerveau, laquelle n’était pas un début de rêve, mais tout comme.