DES COLVERTS EN FOLIE

 

                                             Texte de Michel Bourassa

 

 Le marais de la voie ferrée, longeant le chemin des Petites-Terres, à Yamachiche, est présentement, en ce 7 novembre 2013, la destination pour mes observations journalières, même si je suis presque certain que rien de nouveau ne va être sur place lors du recensement des individus aviaires présents : la période ne s’y prête tout simplement pas.

 

              Dès mon arrivée sur les rails du chemin de fer, en face du marais, je constate que ce sont les mêmes oiseaux aquatiques sur l’eau qu’hier et que la majorité de ceux-ci sont des Canards colverts, près de la centaine, et une quinzaine de Canards noirs les côtoyant : pas fort comme espèces! Je demeure quand même sur les lieux et j’attends les possibles autres passages aviaires. Cette dite attente me permet d’observer attentivement le comportement des canards, surtout celui des Canards colverts, dans lesquels certains sont d’une fébrilité intense, laquelle se voit dans des départs subits et répétés de quelques mâles se terminant souvent par des glissades spectaculaires sur l’onde de l’étang : vraiment beau à regarder et surtout, à apprécier.

 

         Ce manège dure un bon dix minutes et je soupçonne que ce sont des jeunes mâles de l’année qui s’excitent à leur premier automne; ces derniers se nettoient peut-être aussi les plumes, puisqu’ils étaient tous dans un champ de maïs labouré, quelques instants auparavant. Pendant tout ce temps, les femelles colverts et les mâles supposés adultes défilent lentement dans une quiétude exemplaire et les noirs  en font autant. Pendant ce divertissement particulier, une Buse à queue rousse survole l’endroit tout en longeant les champs de la route et une surprise va me ravir.

 

          En effet, à peine quelques secondes après le passage de la buse, un passereau assez gros sort des herbes séchées, entre lesdits champs et ladite route, pour immédiatement aller se percher dans le jeune érable près du marais; cet oiseau est nul autre qu’un Moqueur polyglotte, une espèce qui passe de temps à autre et ce  à cette période le l’année, à ma grande satisfaction, car je ne l’avais pas recensé sur le territoire de Yamachiche, ni ailleurs.

 

       Pour terminer une séance d’ornithologie, de prime abord moche, treize Plectrophanes des neiges survolent le site; je quitte le site, heureux de ces moments passés avec la gent ailée, lesquels moments étaient, à la fois, composés d’originalité et de nouveauté.