LES PICS QUI GRIMPENT EN GRAND

 

                                                    Article de Michel Bourassa

 

Dans l’après-midi du 24 février 2011, une situation particulière se déroule devant mes yeux, au coin de la rue Gélinas et de la rue Gérin-Lajoie, ce sur un poteau de la ligne électrique. En effet, à la recherche du Pic à ventre roux, lequel est toujours dans les parages, j’aperçois dans la seconde, trois Pics mineurs sur ledit poteau, dans l’escalade de celui-ci : pour le moment, le tout est dans la normalité.

 

          Mais, en promenant mes jumelles sur ce perchoir providentiel pour les oiseaux grimpeurs, je retrace deux autres pics de cette espèce qui apparaissent du côté caché; les cinq Pics mineurs tournent sur le poteau (déjà troué à plusieurs endroits) tout en grimpant vers le sommet et s’arrêtant de temps à autre, ce afin de trouver une quelconque nourriture dans les fissures du bois. Cette circulation des plus spectaculaires se produit sous un soleil ardent, malgré la froide température de ce jour, raison supplémentaire en faveur des pics, lesquels sont à la recherche de bouffe pour refaire leurs énergies.

 

         Dans un même temps, aux érables de l’autre bord de la rue Gérin-Lajoie, au moins un autre Pic mineur et deux Pics chevelus s’activent eux aussi sur l’écorce de ces arbres ligneux, sans omettre la Sittelle à poitrine blanche qui les accompagne; cette simultanée effervescence me fascine grandement. Dans le but de trouver le Pic à ventre roux sur le fameux poteau où les cinq Pics mineurs se promènent, j’oriente encore mes jumelles sur cette surface de bois verticale et en arrivant à quelques centimètres de la cime, ma quête est récompensée par la vue dudit Pic à ventre roux, lequel cherche sa pitance quotidienne en piquant ici et là dans le bois : le trafic est à son comble! Ces dix pics, comprenant trois espèces, m’entourent littéralement et il est impossible de les ignorer avec le bruit de leurs diverses vocalises.

 

       Ce scénario se présente très rarement et je suis heureux d’en être un témoin privilégié, car c’est l’une des nombreuses et diverses situations qui rend l’observation des oiseaux des plus imprévisibles et des plus captivantes, ce en toute saison : à la prochaine surprise!