UNE GRIVE DISCRÈTE    
     Article de Michel Bourassa

                                                  

 

 Certains oiseaux sont difficiles à voir dû à leur discrétion et l’un d’eux se nomme Grive à joues grises. Les grives sont beaucoup plus faciles à observer lors de la migration du printemps, soit lorsque la végétation est presque inexistante et lorsque les feuilles commencent à peine à pousser aux arbres et aux arbustes; mais pour ce qui en est de la Grive à joues grises, c’est un peu plus compliqué du fait que cette espèce se tient au sol ou sur une des branches basses d’un arbuste : tout un défi, d’autant plus qu’elle ne chante pratiquement jamais en migration, du moins lorsque je l’ai recensée et vue.

 

     Cette Grive à joues grises passe assidûment à la Petite rivière Yamachiche, entre la « petite baie » et ladite rivière, et ce au moins depuis 2005, dans la période entre le 22 et le 29 mai principalement. Ce passereau se nourrit surtout d’insectes lors de son passage printanier, ce avant de continuer sa route vers la forêt boréale; dans notre secteur (le lac Saint-Pierre), peu d’observateurs réussissent à repérer régulièrement cette grive des plus discrètes et je suis un des chanceux à le faire, ce pour mon plus grand bonheur. Mais parfois, ça me prend quelques jours avant de la trouver, même si je connais approximativement son territoire habituel, soit à plus ou moins 20 mètres de distance à ses arbustes favoris; une des façons de la voir est d’arriver lentement, pas à pas, et de regarder attentivement au sol, d’où elle surgit, pour immédiatement se percher sur une branche basse de son refuge ligneux : au moindre mouvement perçu, elle disparaît illico et il est presque impossible de la retrouver, cachée dans la courte végétation du sol des alentours.

 

    Une autre grive, soit la Grive des bois, est elle aussi très difficile à voir, d’autant plus que cette espèce est moins fréquente sur la rive nord que sur la rive sud, où elle abonde, surtout dans la région de Nicolet et celle de Bécancour. La Grive des bois, lorsqu’elle se trouve sur un site, chante plus souvent que la Grive à joues grises, confirmant automatiquement sa présence sur ledit territoire; mais par contre, cette dernière est des plus difficiles à admirer puisqu’elle est presque toujours par terre, se promenant dans les fougères : beaucoup de patience est recommandée et ce, sans gage de réussite!

 

    En conclusion, pour réussir à observer ces deux espèces de grives, soit la Grive à joues grises et la Grive des bois, il y a deux choses à faire, soit être patient et fréquenter le plus souvent possible les lieux de leur passage aux périodes les plus propices; bonne chance dans vos recherches.