INTERMINABLE ATTENTE
Texte de Michel Bourassa
Les premières heures de décembre se présentent,
Mais annoncent des longs moments de pénurie,
Car les espèces d’oiseaux, avant la tourmente,
Pour la plupart, nous quittent sans bruit.
Les courageux habitués aviaires de l’arrière cour
Continuent à fréquenter chacune des mangeoires,
Surtout dans la froidure des saisissants jours,
Les revigorant avant la venue de chaque soir.
Pour nous, observateurs, c’est la langueur,
Avec la soudaine arrivée du tapis blanc,
Ce chasseur des oiseaux de la dernière heure,
Nous laissant déjà rêver au loin printemps.
La mince consolation du compte des oiseaux d’hiver
Suffit à peine à tromper cet interminable ennui,
Même si parfois, un spécimen avec son univers,
Momentanément, nous éblouit et nous réjouit.
Les matins de mars apportent un peu plus de clarté
Et l’espoir renaît avec un soleil plus insistant,
Ce qui amène dans le ciel, quelques nouveautés,
Comme des bernaches, des oies et des goélands.
La fin de ce mois réveille tous nos engourdis sens
Par la graduelle entrée des barboteurs,
Et prépare les pupilles de nos yeux à l’indécence,
Aux jours d’abondance des migrateurs.
Avril sait égayer nos cœurs à notre lever
En nous révélant ses presque oubliées odeurs
Et continue à nous étonner jusqu’au coucher :
Terminée l’attente des périodes de la noirceur.