DANS CET ÉRABLE

 

                                                   Article de Michel Bourassa

 

            Le glaçage lustré de neige sur l’interminable bûche de l’érable Giguère donne une saveur particulière à ce décor d’avant Noël en ce 24 décembre 2011 et les micros jets de lumières étincelants sur les ramures des branches charment les yeux les plus exigeants; le bleu raisin, l’émeraude, le jaune or, l’orangé, le vert océan, le rouge rosé, l’ocre brun, l’argenté et le blanc lumineux courent, à tour de rôle, sur ces surfaces ligneuses dans des imprévus intervalles en ravissant à chaque fois.

 

          Cette splendeur naturelle réchauffe quelque peu mon corps, lequel se fait envahir par la soudaine froidure de ce jour, tout en constatant que les samares jaunis à la chamois de cet érable s’offrent en grappes nourricières aux oiseaux, lesquels sont friands de leurs amandes et savent, par la suite, se reposer sur les ramifications dudit arbre des plus accueillants, ce après avoir calmé leur fringale tout en les énergisant de la plus belle façon.

 

         En dessous, le sol durci par le froid et recouvert d’une infime couche de neige, collabore à ces moments magiques en présentant ses innombrables cristaux scintillants et constellés d’eau congelée, lesquels empruntent d’envoûtants coloris en constants changements, encore et toujours en action sur le géant feuillu, celui-ci quelque peu démuni dans sa nudité hivernale, étant gelé jusqu’à son cœur, soit au duramen. Cette interaction dans ce paysage d’un début d’hiver réconcilie tout être humain avec la nature en appréciant ses diverses composantes à leur juste valeur, lesquelles étonnent et souvent subjuguent, laissant sans mots.

 

        Le soleil au halo de brume revendique de plein droit le titre de maître d’œuvre de la beauté qui accompagne chacun des instants de cette journée au boisé de la cour arrière et ledit soleil se garde des secrets qu’il saura sûrement dévoiler dans l’espace de ses cieux en le maquillant des couleurs de l’arc-en-ciel qu’il aura harmonieusement choisi pour les dernières lueurs avant son coucher.