CHANSONS DE NOËL ET TOURTERELLES

 

                                                   Article de Michel Bourassa

 

                Au milieu d’avant-midi de ce 16 décembre 2012, après avoir eu dans la cour arrière un Épervier de Cooper, ma randonnée pédestre pour l’observation des oiseaux débute et me présente dès les premiers instants, à l’arbre fruitier de mon voisin, un Merle d’Amérique retardataire et deux Durbecs des sapins affamés, ce qui augure bien pour la suite. Rendu sur la rue Gérin-Lajoie, quelques Sizerins flammés se nourrissent au sol, à proximité du cul-de-sac, et  au loin, trois Pigeons bisets trônent au sommet d’un silo; aussi, en revenant sur mes pas, deux Goélands marins zigzaguent dans le ciel grisâtre de mon secteur.

 

              La température est assez agréable, malgré les nuages qui assombrissent l’environnement immédiat et me dirigeant vers l’intersection Gérin-Lajoie et Bellemare, le silence est au rendez-vous lorsque je passe en face de la Conrad-Gugy, ma rue; seul un Geai bleu ose timidement briser cette quiétude. Étant à plusieurs mètres de mon but, soit les mangeoires du quatre coins, une musique commence à se faire entendre et de plus en plus audible à chaque enjambée de mon avancée; au premier arrêt pour l’identification des oiseaux sur place, dont quelques Bruants hudsoniens et quelques Juncos ardoisés font partis, je reconnais des airs de Noël jouant à l’extérieur, et  après avoir parcouru lesdits derniers mètres menant à l’arrêt ultime avant le retour à mon domicile, le chant qui débute est nul autre que Ave Maria, donnant une ambiance des plus solennelles et procurant quelques frissons agréables. Au même moment, mon regard se dirige vers les fils électriques, où douze Tourterelles tristes sont posées et bien alignées, semblant apprécier au plus haut point ce chant à caractère religieux, ce qui ajoute à cet esprit des Fêtes et qui est non négligeable; cinq autres tourterelles de cette espèce (appelée triste à cause de son chant mélancolique) ont obtenu, quant à elles, de meilleurs perchoirs, en occupant les branches de l’épinette entre la maison et les fils accueillant les douze autres.

Cette carte postale est des plus magiques et des plus inusitées, surtout qu’elle était totalement imprévue.

 

            La chanson Le petit renne au nez rouge succède à Ave Maria, apportant un air de gaieté pour ces Tourterelles tristes, toujours aussi attentives (ce que j’ose imaginer!) et c’est sur ces notes festives que je m’apprête à aller dîner; sur mon chemin, je repère deux autres Durbecs des sapins et un Gros-bec errant, mettant un terme à mon premier parcours de la journée sur une très bonne note. Situation intéressante, cinq magnifiques Cardinaux rouges fréquentent encore mon poste d’alimentation et ce, à la fin de ce 16 décembre 2012.