DE LA VISITE RARE

 

                                                  Texte de Michel Bourassa

 

        À partir du 13 décembre 2009, ce lors de sa première apparition sur la rue Gérin-Lajoie, à seulement cent mètres de mon domicile situé sur la rue Conrad-Gugy, une Chouette rayée décide de s’établir dans ledit secteur et à y demeurer jusqu’au 21 février 2010, au moins.

 

        Cette visite rare commence à se montrer assez régulièrement dans les premiers jours, surtout le long de la Petite rivière Yamachiche, permettant à quatre observateurs d’oiseaux de l’admirer et aussi, à prendre de très belles photos d’elle, laquelle est toujours de nature peu farouche lors de toute approche prudente et respectueuse. Après une éclipse de plus d’une semaine, la Chouette rayée recommence à se promener dans ses arbres favoris de la  petite rivière, aux alentours de la courbe et ce près de chez moi, se permettant même de s’aventurer aux mélèzes de la rue Conrad-Gugy en ce début de janvier et donnant la chance à deux dames observatrices de la recenser facilement  tout en la voyant de très près, à leur grande satisfaction.

 

      Habituellement peu visible, même si elle habite régulièrement un secteur, ce strigidé change ses habitudes pour revenir presque à chaque jour occuper un de ses perchoirs de la courbe de la rivière et ainsi, me faire énormément apprécier cette présence tranquille, représentant à chaque occasion, un véritable cadeau ornithologique. Sa présence est   tellement tranquille qu’elle passe inaperçue et l’exemple le plus remarquable arrive dans la matinée d’une journée de mi-janvier lorsque je m’affaire à scier le tronc d’un peuplier tombé sur la glace de la rivière; en effet, pendant que la scie à main entre dans le bois, je regarde dans les arbres des rives et, soudainement, mes yeux s’arrêtent sur une forme de hibou, lequel est justement  ma  belle chouette qui, bien posée sur une branche dégagée, me regarde travailler et elle semble intriguée, se demandant peut-être le pourquoi de ces actes inconnus de sa part! Farce à part, en ce moment, c’est sûrement et ironiquement l’observateur observé.

 

     Dans les jours suivants, deux autres amants des oiseaux ont le loisir de prendre de nombreux clichés de cette voisine ailée, remplissant ainsi mon mandat de la leur présenter, étant les derniers humains à la voir, même si, personnellement, je la repère jusqu’au 21 février, comme mentionné ci-haut; après cette date, elle a dû rester dans les environs, mais il m’est impossible de la trouver, car l’eau s’est emparée de la surface gelée de la rivière, pour ne plus la quitter et même la casser pour, finalement, la voir caler (la glace). Mais, auparavant, aucune Chouette rayée n’a été aussi souvent observée sur une aussi longue période et je suis extrêmement heureux que ça s’est produit cette année et que j’en aie été le témoin privilégié.