Rêves magiques d’oiseaux |
Article de Michel Bourassa
Ironiquement, c’est dans la noirceur que la période d’un peu plus
de quatre mois de grande noirceur concernant l’absence de tout rêve
émanant du monde des oiseaux se termine en cette nuit du 19 janvier 2011
et ce, avec des petits êtres noirâtres, en plus, lors des premiers
instants. En effet, le calme de mon sommeil amène des dizaines
d’écureuils noirs à la façade de ma demeure, lesquels sont une variante
de l’espèce de l’Écureuil gris, et ces gentils rats à longue queue
touffue se sont emparés du territoire d’une drôle de façon : par groupe
de plus ou moins vingt individus, chacun d’eux entoure un érable en
cette saison automnale suggérée par le gazon jauni et chaque écureuil
gratte frénétiquement le sol de l’endroit pour, à l’occasion, en sortir
une cocotte allongée en forme d’aiguille; habituellement encerclés de
tulipes rouges ou de toutes autres sortes de fleurs, toutes plus jolies
les unes que les autres, les arbres sont actuellement décorés par un
équivalent à nul autre pareil avec cette grouillante vie animale à leur
pied respectif.
À peine perceptible, une pose intervient dans le songe et
m’envoie presque aussitôt aux abords d’un petit marais, lequel accueille
quelques Pluviers bronzés en plumage d’hiver, éparpillés ici et là à la
rive opposée; cette séquence est des plus brèves et laisse immédiatement
place à un autre cours d’eau auquel quatre pluviers se reposent à la
berge, ce, dans un gros plan et dans un éclairage naturel rempli d’une
lumière de printemps. La tête de chacun des pluviers en est une de
Pluvier argenté en plumage d’hiver, ce qui est dans la normalité, mais
dès que, comme dans un film, l’image des limicoles commence à s’éloigner
pour, dans un premier temps, laisser voir la poitrine de chacun des
oiseaux, cette dite normalité se change en interrogation par le chamois
ligné verticalement et intercalé de fine stries noires.
Chacun de ces étranges pluviers en posture de conquérant
ressemble à un Bécasseau variable en plumage nuptial, plaque noire
ventrale en moins, faisant place à un blanc immaculé; ce constat
effectué, le film de mon songe s’active soudainement pour multiplier ces
pluviers-bécasseaux tout en illuminant les lieux avec les contrastes de
leurs voyantes couleurs, mais pour aussi me signifier sa fin, ayant
manqué d’images dans son accéléré. Je soupçonne fortement que ce rêve
vécu est la résultante directe de l’entretien téléphonique de la veille
au soir avec un ami observateur, lequel me racontait son voyage
ornithologique au Salvador, durant lequel il a observé plusieurs espèces
de bécasseaux et autres limicoles du genre; si ça s’est produit ainsi,
tant mieux!
|