LA FACE DE L’IBIS texte de Michel Bourassa |
La Pointe-Yamachiche est le rendez-vous quotidien de plusieurs
observateurs et photographes d’oiseaux en cette période de l’année et
aujourd’hui, le 20 août 2011, je me retrouve encore parmi eux et ce,
afin de retracer la perle rare, si possible. Dans la première heure de
l’avant-midi, les limicoles sont à l’honneur avec deux Bécassins roux,
un Bécassin à long bec, un Bécasseau à échasses et un Bécasseau de
Baird, entre autres, en plus d’une Mouette de Bonaparte et d’un Héron
vert; par la suite, deux Martin-pêcheurs d’Amérique, un Pygargue à tête
blanche et une Sarcelle à ailes bleues font le délice de tous les gens
sur place. Après le recensement de ces spécimens, je quitte afin de
revenir à la fin de l’après-midi.
Dès mon retour, lorsque j’apparais sur la plage de la « pointe »,
deux observatrices me signalent que je viens de rater par cinq minutes la
présence d’un Ibis falcinelle, ce dans la vasière de la « petite baie »,
à proximité de nous; j’en prends mon parti et je me console en leur
disant que j’ai vu un individu de cette espèce, ce le 12 août dernier. À
peine dix minutes plus tard, une photographe d’oiseaux nous interpelle
en criant que l’ibis est au-dessus du marais et qu’il se prépare à se
poser dans les mêmes joncs, près du rivage; celle-ci, caméra en mains,
fonce directement vers l’échassier et prend quelques clichés, ce avant
qu’il s’envole une seconde fois pour ne plus revenir.
Même si je suis un peu loin, je suis content de l’avoir vu une
deuxième fois en l’espace de huit jours; ayant terminé ma journée de
repérage une heure après cette excellente vision aviaire, je rentre à la
maison des plus satisfaits. Mais une surprise m’était réservée dans la
soirée lorsqu’un ami ornithologue amateur me téléphone pour me dire que
le supposé Ibis falcinelle est plutôt un Ibis à face blanche, soit une
espèce beaucoup plus exceptionnelle, ce avec une photo de l’appareil de
la dame pour appuyer ses dires : quelle aventure!, puisque personne sur
les lieux, au moment des deux présences de l’ibis en question, n’a pu
identifier ce spécimen correctement, probablement dû à la lumière trop
vive causée par le soleil et à l’emplacement difficile de l’ibis à la
vasière, lequel se déplaçait continuellement dans la végétation. Un
second photographe a réussi à capter des images fort précieuses et
belles de cette rareté et m’a fait cadeau de l’une d’elles, à ma grande
satisfaction et reconnaissance.
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