QUELLE MOUETTE AU REPOS!
texte de Michel Bourassa

 

        

            En ce 31 juillet 2012, la journée d’observation à Pointe-Yamachiche est reportée dans l’après-midi avec l’activité minimale dans le monde des oiseaux, d’autant plus que ça me tente plus ou moins en ce jour ensoleillé et chaud, lequel est rempli d’humidité dans son atmosphère : mais j’y vais quand même!

 

            À mon arrivée sur ce renommé site pour l’ornithologie, je regrette presque d’y être, ce dû aux rayons accablants de l’astre diurne; je me rends donc à l’embouchure de la « grande rivière », ce en face du rivage du lac Saint-Pierre, et je scrute les eaux calmes de celui-ci pour constater la présence de seulement quelques Goélands à bec cerclé, soit le néant dans la variété des espèces aviaires. Machinalement, je longe tout le rivage du lac pour arriver à celui de la « petite baie », lequel me donne un seul Chevalier grivelé sur mon passage presque nonchalant sur sa première partie; un arrêt de repérage m’accorde quelques Sarcelles d’hiver aux scirpes du fond de ladite baie, accompagnées de quelques goélands éparpillés sur l’onde à l’aspect d’un miroir gigantesque : pauvreté totale!

 

           À ce moment, la décision est prise et je pivote afin de retourner à la maison, puisque le jeu n’en vaut pas la chandelle, même si la chaleur pourrait peut-être en allumer une! Un regard évasif vers les rives de mon côté, ce vers l’extrémité de l’anse, me fait voir une mouette qui se repose tout près d’un Goéland à bec cerclé; ma curiosité maladive, même si je suis convaincu que c’est une Mouette de Bonaparte, me fait avancer vers ce spécimen à petites enjambées lentes et la certitude se transforme peu à peu à une première interrogation, avec un semblant de brunâtre à sa tête : je doute de plus en plus et je poursuis ma route vers l’individu en question.

 

          Malgré les jets aveuglants du soleil, je suis maintenant rendu assez près pour avoir une bonne idée en posant les lentilles de mes jumelles sur la sorte de mouette, car c’est vraiment une mouette; l’ajustement de mes loupes me comble avec l’identification formelle d’une majestueuse Mouette rieuse adulte, en plumage nuptial, soit avec ses plus beaux atours (grande, costaude, les pattes et le bec rouge foncés, la tête brune et le manteau gris pâle). Cette Mouette rieuse est une première mention posée pour Pointe-Yamachiche et mon courage de dernière minute m’obligeant à quitter le domicile dans la chaleur m’a permis cette merveilleuse trouvaille ailée, comme quoi il ne faut pas toujours écouter sa paresse et savoir se motiver de toutes les façons possibles, ce afin de jouir occasionnellement d’une telle magnificence appartenant au monde des oiseaux.