CHANTS POUR MARTINETS
texte de Michel Bourassa

 

 

           En ce début de soirée du 12 juillet 2011, ce sous un ciel bleu des plus ensoleillés en avant de l’église de Yamachiche, je patrouille cet espace aérien avec mes jumelles dans un double but, si possible, soit trouver les Martinets ramoneurs habituels et avec énormément de chance, un Engoulevent d’Amérique; déjà installé depuis une quinzaine de minutes au stationnement de l’endroit, aucune ombre d’un de ces oiseaux se manifeste et je prends mon mal en patience.

 

          Soudainement, des chants religieux se font entendre de l’intérieur de l’église de Yamachiche, sortant avec toute l’harmonie exigée par les membres de la chorale de ladite église, choristes autant féminins que masculins, lesquels exécutent en parfaits accords toutes les notes chantées, ces dernières se permettant de s’envoler vers les cieux en passant par les carreaux ouverts des fenêtres de la bâtisse du culte et, par le fait même, venant aussi divertir mes oreilles; le temps paraît moins long dans l’attente.

 

         Les degrés centigrades, diminuant très très lentement, contribuent quand même à faire apparaître deux martinets, lesquels commencent à tournoyer autour du temple religieux, en volant avec les ailes relevées dans un temps et en se laissant planer dans un autre, tout en effectuant ces manœuvres dans leurs crépitements familiers; presque aussitôt, sept autres confrères Martinets ramoneurs viennent rejoindre ceux-ci, ce afin de débuter plusieurs glissades des plus originales, toutes entre l’église paroissiale et le presbytère local, dont une grande majorité d’entre elles empruntent la voie à la hauteur des châssis vitrés ouverts. Ces neuf martinets semblent grandement apprécier le concert de la chorale et leurs nombreux crépitements en témoignent assurément, d’autant plus que ces petits oiseaux noirs, ces habitants des cheminées, ne se lassent nullement de leurs va-et-vient répétés; comme cette répétition générale de chants religieux est pour la Fête de la Sainte-Anne, ayant lieu le 23 juillet prochain, et que les martinets jouissent continuellement de l’environnement immédiat de l’église et de la protection de la statue de la Sainte-Anne au monument vitré du cimetière, nul doute que les deux partis sortent gagnants en rendant hommage à cette sainte des plus vénérées dans notre municipalité, les premiers par la voix et les seconds par le vol.

 

         Quant à l’Engoulevent d’Amérique souhaité, il n’est pas venu au rendez-vous, ce dont je me doutais fortement, mais ce n’est que partie remise, car j’ai de la persévérance à revendre.