L’ORIOLE DE L’OUEST
AMÉRICAIN
Article de Michel Bourassa
Dans le monde des oiseaux, le mois de juillet est le mois de
l’été le plus tranquille pour l’observation de ces
derniers, car la migration printanière est terminée depuis
plusieurs jours et les oiseaux nicheurs sont avec les jeunes ou sur le point de
l’être après la couvaison des œufs; ces raisons suffisent
pour expliquer une accalmie dans la présence de la gent aviaire aux
arbres et aux rives de Pointe-Yamachiche.
Malgré cette situation normale en ce 8 juillet 2006, je ne peux
résister à la tentation de me rendre à la dite
« pointe », avec cette chaude journée
ensoleillée, sachant à l’avance le peu
d’activité qui va y régner concernant les volatiles.
À mon arrivée, une Mouette pygmée, douze Mouettes de
Bonaparte, neuf Sternes pierregarins, cinq
Bécasseaux minuscules, deux Grands Chevaliers et un Chevalier
grivelé, en plus des Goélands à bec cerclé et de
quelques Goélands marins, soit les habituels, s’offrent à
ma vue, devenant un genre de consolation en quelque sorte, car mes attentes
étaient beaucoup moindres en ce jour merveilleux par sa
température idéale; dans les minutes suivantes, j’ajoute
des Sarcelles d’hiver, un Butor d’Amérique, un Moqueur chat,
un Martin-pêcheur d’Amérique, des Hirondelles bicolores et
des Hirondelles de rivage : pas si mal, quand même!
La chaleur commence à se faire sentir tout en m’accablant
quelque peu et je mets un terme au recensement, content de cette sortie
ornithologique à Pointe-Yamachiche. Avec mon
vélo, je suis à peine sorti du premier sentier dans le
boisé que je vois un passereau bougé dans un jeune érable
situé en face de moi, ce juste avant de prendre le sentier étroit
longeant la rivière. C’est un arrêt instantané de ma
part et mes jumelles captent d’un seul jet le spécimen en
question, lequel se déplace sur les branches feuillues; au premier coup
d’œil, j’identifie un Oriole de
Baltimore femelle, mais dès que l’oiseau se tourne en me montrant
sa poitrine, je rectifie mon tir (si je peux dire) pour m’extasier devant
un Oriole de Bullock, un
individu mâle de premier été, reconnu grâce à
sa gorge
et ses lores noirs, en plus de son jaune orangé
délavé très évident et marquant de sa
poitrine : c’est une première pour Pointe-Yamachiche,
ainsi que pour moi!
Et dire que je ne m’attendais à rien de spécial
aujourd’hui, m’étant rendu à la « pointe »
par simple habitude, ce qui signifie qu’il ne faut jamais jurer de rien,
ne connaissant pas à l’avance ce que l’avenir nous
réserve, autant de belles surprises comme de mauvaises, parfois;
dorénavant, ce sera une très bonne leçon à retenir.