UN OISEAU DANS LE VENT

 

Article de Michel Bourassa

 

         En ce 5 juin 2012, il ne se passe pas grand-chose à Pointe-Yamachiche, avec la fin de la migration printanière des parulines et des oiseaux de rivage; en plus, le niveau d’eau plus élevé n’améliore pas la situation pour les derniers limicoles de passage. Aujourd’hui, un seul Bécasseau semipalmé et quatre Chevaliers grivelés sont aperçus pendant près de 2 heures d’observations endormantes : une chance que les cris d’un Coulicou à bec noir m’ont fait réagir! À signaler la présence de trois Pygargues à tête blanche dans le ciel de la « petite baie », amenant un peu de vie dans cet environnement tranquille.

 

         Dans l’après-midi, cinq Hirondelles à ailes hérissées survolent sans relâche le marais de la voie ferrée au Chemin des Petites-Terres, à l’ouest de Yamachiche; il est à noter que cette nouvelle espèce d’hirondelle semble maintenant bien implantée à Yamachiche avec une sixième année de nidification dans ce secteur.

 

         Le troisième site visité en soirée, soit le stationnement de l’église de Yamachiche, m’accorde six Martinets ramoneurs dans son espace aérien, mais le spécimen convoité pour cet endroit n’est pas au rendez-vous, correspondant à l’Engoulevent d’Amérique; donc, je reviens à la maison quelque peu déçu. Mais, avant d’entrer par la porte arrière, je me souviens qu’à l’automne 2011, j’avais scruté le firmament du côté Est de mon terrain à la recherche d’Hirondelles rustiques et que j’avais atteint mon but, tout en obtenant un Engoulevent d’Amérique en bonus : je tente le diable et si c’en est un bon, il va peut-être m’exaucer en m’en faisant voir un autre!

 

          Eh bien, le miracle se produit car, en levant mes jumelles, aussitôt un cri retentit dans le ciel et je repère un splendide Engoulevent d’Amérique dans le vent, lequel relève les ailes en tournoyant au-dessus de ma tête tout en continuant ses cris des plus spéciaux : j’ai peine à croire ce hasard incroyable, un copié collé de l’automne dernier! La preuve qu’il n’est pas toujours nécessaire d’aller loin pour avoir ce que l’on veut.