Rêves magiques d’oiseaux 36
MÉLI-MÉLO DANS LA NATURE
Article de Michel Bourassa
Depuis mars 2010, les
manifestations ornithologiques dans un rêve avaient habilement
évité de s’emparer de ma tête, mais dans la nuit du
10 août 2010, elles s’hasardent à s’y glisser
sournoisement par un début des plus flous en me présentant un
paysage champêtre auquel plusieurs arbustes sont intégrés.
Ma présence s’y trouvant aussi dans
l’invisibilité, je peux donc ressentir l’ambiance du moment
qui comprend une symphonie de murmures provenant de la gent aviaire, laquelle
semble se composer de plusieurs espèces d’oiseaux qui,
malheureusement, demeurent à l’abri de tout regard humain en
étant soigneusement cachés dans cette végétation
naissante. Ne sachant comment, une poignée d’observateurs
d’oiseaux de la région de Montréal m’accompagnent
soudainement dans cette recherche des spécimens aux chants bucoliques
sans pour autant mieux réussir que moi, jusqu’à
l’instant où notre attention est attirée vers une rondelle
de bois d’une souche de frêne. Cette rondelle a à peine un
diamètre de 20 centimètres (environ 8 pouces) et une épaisseur
de 3 centimètres (un peu plus de 1 pouce) et possède encore son
écorce tout en ayant l’originalité de trouver son appui sur
la base du tronc à la forme d’une pointe de lance (donc en équilibre)
rongée par un possible castor, le tout à moins d’un
mètre du sol : très spécial comme vision, ce qui le
deviendra davantage dans les prochaines secondes.
En effet, une connaissance ayant habité dans un tel décor
à un chalet près des rives du lac Saint-Pierre dans les
années 1980, se joint à notre groupe de six (ayant
ressuscité pour l’occasion du songe!) et constate
immédiatement comme nous qu’un Grimpereau brun, ce petit oiseau se
portant sur sa queue, apparaît sur l’épaisseur de la
rondelle de bois et commence à y faire le tour en se traînant sur
cette surface étroite, tellement que les plumes de chaque
côté de la queue se retrouve dans le vide. Dans l’instant
même, le grimpereau disparaît pour laisser place à un Pic chevelu
arrivant en sens inverse et lequel pousse avec son cou une balle de laine
rouge; instantanément, le pic s’évapore et revient subito
presto, cette fois dans une niche miniature dans laquelle il est encore en
possession de sa chère pelote de laine rougeâtre, cette dernière,
devenue plus volumineuse et bloquant presque entièrement
l’entrée de la cabane à chien occupée par le Pic
chevelu : bizarrerie de rêve qui déstabilise
complètement le revenant du passé, lequel ne sait plus quoi
penser, et nous aussi, d’ailleurs!
Les ornithologues de la région montréalaise sont encore
sur leur appétit, étant venus pour observer des oiseaux et ils
repartent à l’endroit considéré comme un oasis
aviaire, soit à peine 100 mètres de là. Arrivés sur
les lieux, une mauvaise surprise nous attend puisque des travaux de
construction sont déjà débutés et la structure est
complétée, le tout en moins de deux minutes, nivelage du terrain
compris, soit de notre champ presque magique pour les volatiles : temps
suffisant pour agir dans un rêve. Le songe se termine lorsque nous nous
retrouvons tous à l’intérieur de la bâtisse,
entourés de quatre murs et d’un plancher de ciment, sur lequel une
dame se berce dans une chaise au coin le plus éloigné de nous, le
tout dans un atmosphère des plus gris, sombres et mornes, site
représentant la désolation la plus pure; heureusement que le
réveil a ramené la lumière lors de mon lever.