VISAGES D’HIVER (4)

 

                                       Texte de Michel Bourassa

 

            Le premier contact du bambin avec le sol blanc

            Le saisit par le froid de cette neige moelleuse,

            Mais l’émerveille par cette découverte d’enfant,

            Déjà conquis à ses jeunes années heureuses.

 

            L’hiver, lors de ses périodes de rudes humeurs,

            Est des plus mordants dans sa naturelle puissance

            Et s’attaque au corps sans la moindre pudeur,

            Pieds, mains et visage gelés par imprudence.

 

            Après le long passage de la poudreuse tempête,

            Les issues n’existent plus et la seule est la pelle,

            Celle qui, lentement, va libérer dans sa quête,

            Le chemin à celui qui a répondu à son appel.

 

            Épinettes, sapins et thuyas, avec leur habit vert,

            Obtiennent leurs moments de gloire en cette saison,

            Où la blancheur se prosterne à leur pied recouvert,

            Montrant le réel verdissement, comme de raison.  

 

            À la débâcle printanière, glaces et icebergs à la dérive,

            Dans leur route sur les froides eaux des lacs et des mers,

            Annoncent irrémédiablement la proche venue des grives

            Et ainsi, la fin du froid, pour plusieurs, des jours amers.