LE LAC AVALEUR DE VÉHICULES

 

Article de Michel Bourassa

 

         Le lac Saint-Pierre représente un réel danger pour tous ceux qui s’y aventurent sans le connaître parfaitement et au fil des ans, plusieurs en ont payé le prix, surtout en hiver, en coulant leur moyen de transport dans les eaux de ce dit lac, sans, heureusement, se noyer. Les prochaines lignes vous donneront quelques exemples de véhicules se retrouvant sous la glace.

 

         Les premiers souvenirs remontent dans les années 1970, lors de la très grande popularité de la motoneige, période où les usagers empruntaient comme piste, la surface glacée du lac Saint-Pierre longeant ses rives et ce, pour se rendre à un des endroits qui servaient des consommations alcoolisées; après une ou deux bières ou tout autre boisson, souvent pour se réchauffer, surtout pendant les grands froids, chaque personne enfourchait sa motoneige pour revenir dans le secteur de Yamachiche, souvent très tard et à la noirceur. Un de ces soirs où la lune était complètement absente, trois citoyens de notre municipalité, revenant de Pointe-du-Lac sur le lac, ont été désorientés par cette situation, d’autant plus que la neige blanche faisait perdre le point d’horizon, ce qui mena nos trois hommes vers le large où la glace était de plus en plus mince; ce qui devait arriver arriva et le premier de la file, le guide perdu, s’engouffra dans les eaux glacées pour voir son véhicule à skis disparaître complètement et se rendre au fond et lui-même flotter à la surface, grâce à ses vêtements de motoneigiste. La deuxième motoneige, tout près, bifurqua quelque peu et défonça elle aussi, mais sans couler, dû à la dextérité de son conducteur, lequel aida, avec le copain qui suivait (ayant eu le temps de freiner), celui qui pataugeait dans l’eau, cherchant désespérément à en sortir. Mésaventure réellement dangereuse, laquelle se termina, heureusement, sans mortalité; la motoneige fut, plus tard, récupérée.

 

       Les prochains cas sont ceux d’un pourvoyeur local, lequel réussissait régulièrement dans les années 1980, même après quelques reprises (ayant dû lui servir de leçon), à envoyer son tracteur pour le déneigement des chemins et pour le transport des cabanes à pêche au fond de la petite baie de Yamachiche, ce à son grand dam. Pour faire plaisir à une poignée de clients trop pressés pour pêcher, ce pourvoyeur perdait parfois quelques milliers de dollars afin de retirer sa machinerie des eaux: il faut le faire; parfois, c’est avec son camion qu’il vivait une telle situation.       

 

        Une autre mésaventure semblable se présenta au début des années 2000 sur le lac Saint-Pierre, à la hauteur du restaurant de la Porte de la Mauricie, à la pêche blanche, et encore le soir. En effet, le pêcheur sportif, de l’extérieur et ne connaissant pas l’environnement où il se trouvait, partit le dernier, pour immédiatement se diriger dans un chemin qui l’envoya avec son camion, vers le large, se guidant sur l’éclairage provenant de la rive sud, croyant être de la lumière provenant de l’autoroute 40. Éventuellement, il sentit la glace bouger et onduler sous les roues du véhicule roulant au ralenti et, fort heureusement, ayant illico eu l’instinct d’arrêter, le devant cala aussitôt dans la mince couche de glace, lui permettant quand même de s’extirper de la cabine de celui-ci et de s’éloigner du danger; quelques jours plus tard, le camion fut retiré de sa fâcheuse position.

 

       D’autres cas similaires sont survenus sur le fameux lac Saint-Pierre depuis les années 1980 (surtout depuis la venue de la motoneige et de la pêche blanche) et la plupart du temps, ce fut causé soit par la négligence, soit par la prise de risques démesurés ou soit par simplement l’ignorance. Quelque soit la situation, étudiez-la soigneusement, car il y va de votre sécurité et même, peut-être, de votre vie.