Rêves magiques d’oiseaux 33

 

BLANCS OISEAUX DE NOVEMBRE

 

Article de Michel Bourassa

 

       Le mois de novembre 2009 ne passera sûrement pas à l’histoire dans le monde de l’ornithologie, car les oiseaux, tant dans les espèces que dans la quantité, ne sont pas au rendez-vous lors des séances journalières d’observation. Par contre, si cette réalité dans la  succession des jours est quelque peu navrante, il en est tout autrement avec celle des nuits de ce morne mois des « morts », car de fréquents songes sur des oiseaux exceptionnels par leur beauté et leur forme particulière viennent compenser pour cette tranquillité aviaire automnale, ce qui me satisfait énormément.

 

       La description du prochain rêve est déjà le quatrième de novembre et il me fait plaisir de le partager avec chacun de vous, d’autant plus qu’il est d’une très grande simplicité tout en comprenant des spécimens uniques.

 

       L’environnement immédiat des premiers instants s’apparente facilement à celui du Parc Lafontaine de la ville de Montréal avec son plan d’eau urbain entouré d’arbres et ce, dans une végétation des plus variées composée de plusieurs espèces d’arbustes et de fleurs. Ce petit lac possède une limpide eau azur sur laquelle de légers frissons la font quelque peu trembler sous un ciel clair et illuminé par le soleil; la clarté est de mise en ce moment et il en sera encore ainsi.

 

        En effet, pendant que trois ou quatre personnes me devancent au sentier des abords de l’étang, au même moment, huit Canards colverts se laissent glisser sur l’onde bleutée et vaguée dans un désordre voulu pour, dès la seconde suivante, faire une ligne et se diriger dans le même sens que les gens, soit vers l’ouest. L’apparition de ces oiseaux aquatiques semble être le début d’un court mais très impressionnant défilé de volatiles d’eau car, à leur suite, inopinément, surgissent six petits canards blancs et deux Oies des neiges miniatures, lesquels individus se côtoient en passant par couple devant moi; dans l’instant suivant, s’amènent quatre sveltes phalaropes au cou élancé d’une blancheur immaculée, à l’allure du Phalarope de Wilson avec un long bec effilé et aussi, complètement blanc : très bizarre comme vision, mais fascinant!

 

        Trois cygnes nains au bec pâle, des copies conformes du Cygne tuberculé, accompagnent les quatre limicoles dans une lente glisse et cette originale parade des plus brèves se termine sur cette ambiance dans un paysage féerique où le calme règne en maître, ce qui est idéal pour amener au réveil matinal de ce 25 novembre 2009.