INDISPENSABLES ARBRES SECS

 

Article de Michel Bourassa

 

 

        Tout oiseau inusité ou exceptionnel est plus facile à identifier et surtout à trouver, s’il se perche sur un arbre à l’article de la mort, soit sec. Le pourquoi de ce texte est justement pour défendre la cause de ces végétaux ligneux, lesquels ont une indéniable utilité et ce, jusqu’aux derniers moments de leur existence lorsqu’ils capitulent en tombant au sol.

 

         Il est très agréable de repérer rapidement certains spécimens aviaires sur l’un d’eux comme le Moucherolle à côtés olive, le Passerin indigo, le Piranga écarlate, le Grand Pic, le Pic à dos rayé, le Pic à dos noir, le Moucherolle des saules et le Moucherolle des aulnes, entre autres, car ces espèces sont, aussi, moins abondantes en individus, à comparer à plusieurs autres espèces d’oiseaux. Mais lorsqu’un oiseau inusité s’installe sur une branche d’un tel arbre, c’est le cadeau suprême et la jouissance de sa vue est indescriptible, avec l’aisance devant laquelle l’on est placé pour l’admirer.

 

        Personnellement, il me fut permis de connaître de telles sensations, en quelques occasions dans le passé et je vous les livre ci-dessous. Le 7 août 1988 reste encore frais à ma mémoire avec un exceptionnel Tyran quiquivi au sommet d’un orme mort et ce, dans ma propre cour : époustouflant! Un tapageur Viréo à gorge jaune m’interpelle le 15 mai 1999, lequel est perché sur une branche sèche d’un érable, à la Petite rivière Yamachiche : un autre moment inoubliable. Au début de la matinée du 23 septembre 2002, un très apprécié Tyran de l’Ouest juvénile, hors de son habitat, s’offre à mes yeux du haut d’un saule complètement desséché : quelle chance unique! Une autre incroyable observation se passe le 25 octobre 2003 à Pointe-Yamachiche, avec l’inattendu petit Moucherolle beige, à l’allure de la femelle Junco ardoisé, lequel est posé sur une branche dénudée d’un peuplier adulte : vraiment déstabilisant le passage de cette perle aviaire!

 

          Un peu comparable aux arbres secs, lorsque les arbres sont dépourvus de leurs feuilles en hiver, ces derniers ont le même pouvoir, soit d’offrir de très intéressantes observations, comme le Harfang des neiges, le Mésangeai du Canada, la Petite Nyctale, la Chouette lapone, la Chouette épervière et la Chouette rayée, par exemple. L’on peut même ajouter le Gros-bec errant, le Jaseur boréal, le Durbec des sapins, le Bec-croisé bifascié et le petit Tarin des pins.

 

           Les arbres secs sont réellement indispensables si l’on veut augmenter nos chances d’observer une rareté ailée et il faut que ces derniers deviennent une des priorités lors de chacune de nos sorties ornithologiques.