Rêves magiques d’oiseaux 30

 

LE CHEVALIER À AILES BLANCHES

 

Article de Michel Bourassa

 

 

           Dans une des dernières heures de la nuit du 20 septembre 2009, soit 6 :00 heures, un rêve des plus banals s’initie pour m’amener dans le sommeil à discuter d’oiseaux avec un ami observateur sur un site quelconque non identifié. Cette conversation est brève car mon interlocuteur me signale que le calme total règne à la pointe Yamachiche et il en est aussi ainsi à la majorité des autres endroits, lesquels sont habituellement fréquentés par plusieurs limicoles; seulement quelques bécasseaux et ce, dans les plus communs, occupent chacun de ces lieux, selon les renseignements reçus, pour donner comme résultat immédiat de déprimer tout le monde.

 

           Tout en quittant mon informateur de première ligne concernant l’actualité dans le monde des oiseaux, nous demeurons sur le même site tout en prenant des directions opposées et je remarque que l’ambiance générale est des plus tranquilles, à cause surtout d’un manque évident de vie par le peu d’oiseaux de rivage à la vasière devant mes yeux et ce, dans une luminosité très faible qui contribue à cette tranquillité; les seuls limicoles, près de la dizaine, se composent de six Bécasseaux variables et probablement de deux Bécasseaux semipalmés et de deux Bécasseaux à croupion blanc. Dans mes déplacements sur ces lieux sombres, je croise d’autres ornithologues amateurs à la recherche d’une possible perle rare dans la gent ailée, ce qui n’est pas le cas jusqu’à présent.

 

          Sans avertissement, le décor change et nous transporte tous dans un sentier où des bancs de neige occupent les abords, ce qui agit sur la clarté qui apparaît presque aussitôt comme si une créature céleste se préparait à arriver, telle une manifestation divine, ce qui ne sera pas totalement faux avec ce qui va se produire dans les prochains instants. En effet, tout en répondant à un observateur qu’il n’y avait pas de nouveaux oiseaux dans les environs depuis les dernières minutes, je lève la tête vers le ciel, au-dessus d’une montagne de neige, pour voir, sur une des branches dénudées du faîte d’un arbre dans ce climat hivernal, un chevalier : alors, je contourne rapidement cet amas de neige pour me retrouver près de cet arbre et sans hésiter, le chevalier qui me regarde, lequel est des plus particuliers, prend son envol afin de venir se poser sur mon bras droit.

 

          À ce moment, je réalise l’énorme chance que j’ai actuellement, car je peux admirer cette rareté de ce rêve, laquelle possède un bec court (plus court que le Petit Chevalier) et laquelle a une large bande blanche le long de la base de l’aile qui s’amincit, s’arrondit et se courbe vers le haut, s’arrêtant au croupion (avant la queue); de plus, quatre lisières blanches verticales et parallèles, espacées l’une de l’autre à la Garrot d’Islande, traversent son corps pour être séparées par une étroite ligne grise de la large bande blanche horizontale : époustouflant comme vision aviaire!

 

         En venant pour prendre le chevalier avec ma main gauche afin de l’amener à mon ami pour que ce dernier tente de trouver le nom de ce spécimen des plus merveilleux dans son manteau gris qui est en beauté, lequel manteau est rehaussé par cette blancheur stylisée, il devient quelque peu agité; tout en le flattant, il reprend son calme. N’ayant pas retracé mon spécialiste en oiseaux, avec son cou et son ventre à la Phalarope de Wilson dans son plumage d’hiver, je décide de le baptiser moi-même en lui donnant le nom de Chevalier à ailes blanches, ce qui est sûrement approprié avec l’apparence de cet individu.