À LA DERNIÈRE MODE

 

          Par une journée froide de décembre, un Moineau domestique, femelle, se présente à une de mes mangeoires : rien d’original, me direz-vous, et avec raison. Mais ce moineau comme les autres, à première vue, ne l’est justement pas, car le duvet à son cou est différent, avec sa blancheur immaculée tel un collet de fourrure d’hermine que les dames d’antan portaient lors d’une sortie importante.

 

          Ce moineau femelle est observé pendant toute la durée de l’hiver et est vraisemblablement un jeune de l’année car l’automne suivant, je ne le revois plus aux postes d’alimentation. Son très joli collet de fourrure a probablement disparu pour le voir maintenant se confondre avec les adultes de son espèce; dommage, car je l’avais adopté et il était mon favori.

 

           Un seul souhait cependant : que ses congénères ne l’ont pas repoussé, à cause de son apparence, pour, par la suite, peut-être le voir s’isoler et devenir vulnérable, le conduisant directement vers la mort, soit par la prédation ou soit par le dépérissement dû à ce rejet, car le monde animal est parfois cruel.

 

 

 

 

DES IDÉES DE GRANDEUR

 

          Voyant de la Petite rivière Yamachiche, des observateurs d’oiseaux à la pointe Yamachiche, je retourne en toute hâte à la maison avec mon embarcation dans le but de les rejoindre en vélo, par la route, car j’ai une bonne nouvelle à leur communiquer : j’ai trouvé deux Grandes Aigrettes et ce, au sommet d’un jeune peuplier.

 

           Très rapidement, je suis parvenu sur le site et en laissant mon moyen de transport écologique dans les buissons, j’approche des six maniaques (tout comme moi, d’ailleurs) et en voulant ouvrir la bouche, une des habituées, puisque c’est une dame, me signale la présence d’oiseaux, sans m’orienter vers le lieu. Je réplique immédiatement en lui verbalisant la vue des deux Grandes Aigrettes, à l’autre rivière, et elle se met à rire en me disant et en pointant à l’arrière de moi, vers le ciel : « elles sont là, dans les arbres, perchées en haut! »; elles sont même trois, maintenant.

 

            Eh bien, pendant mes déplacements, les deux aigrettes ont repéré la troisième, habituellement avec elles, et se sont amenées ici, avant moi : vraiment hilarant comme situation!