UN LAC ASSOIFFÉ
L’année 2010 a été très près de
passer à l’histoire, mais pas nécessairement pour des raisons très agréables
car, dû à un hiver peu neigeux et un printemps des plus hâtifs combiné à un
manque de pluie, les cours d’eau de la vallée du Saint-Laurent en ont subi les contre-coups.
À Yamachiche,
la Grande rivière Yamachiche et la Petite rivière Yamachiche ont rapidement vu leur niveau d’eau respectif
baissé, au mois d’avril, ce qui fut une bonne nouvelle pour la population,
évitant ainsi toutes possibilités d’inondations; de toute façon, la dernière
décennie a été tranquille au sujet du débordement des rivières, en grande
partie à cause du passage de l’aéroglisseur à leur embouchure, près des rives
du lac Saint-Pierre. Mais, ce même lac a vu, lui aussi, ses eaux disparaître
plus vite que d’habitude, ce qui a causé plusieurs inconvénients aux
utilisateurs et aux gens qui le côtoient.
En premier lieu, dès le mois de mai,
plusieurs jours records de bas niveau ont été enregistrés, pour se poursuivre
en juin et juillet, donnant comme résultat immédiat des bris de moteurs
d’embarcations de plaisance et par extension, un manque d’accès à des sites
avec ces dits bateaux, obligeant même certains propriétaires de ce matériel de
loisirs à les garder au quai, ne les louant tout simplement pas, quitte à subir
des pertes monétaires. Avec le peu de pluie tombée, le début de juillet a
apporté un problème assez incommodant pour les habitants de Pointe-du-Lac
demeurant près des rives du lac Saint-Pierre car, avec un minimum d’eau en face
de leur demeure, les algues, les herbiers et le sable ont retenu les matières
nauséabondes rejetées par les vagues venant du large; cette puanteur
ressemblant à celle de poissons pourris, plus sentie qu’à l’habitude (donnant à
certains citoyens des maux de tête, des nausées et/ou des insomnies), provient,
selon les responsables de ce dossier épineux, des égouts municipaux des
principales villes riveraines du Québec et des États-Unis, un problème un peu
moins grave qu’auparavant, mais toujours présent face aux lenteurs
administratives de ces villes pour régler définitivement le cas, ce qui fait
probablement leur affaire!…
Dans le mois d’août, la situation
s’améliora quelque peu avec des précipitations assez importantes dans la région
de Montréal, la région de Québec et sur la Rive-Sud, aux alentours de
Victoriaville et de Drummondville, envoyant leurs surplus d’eau dans les
rivières se jetant dans le fleuve Saint-Laurent, dont le lac Saint-Pierre fait
partie; ces pluies souhaitées ont contribué à rassurer temporairement les
agriculteurs et les responsables de la voie maritime du fleuve, car septembre
n’était pas encore arrivé, moment souvent critique, surtout pour la navigation.
Heureusement, les derniers jours de septembre et les premiers d’octobre ont été
abondamment arrosés par des pluies, en certaines occasions, torrentielles, ce
qui rassura définitivement tout le monde pour le reste de l’année, ce qui était
du moins souhaité et arriva, car la température automnale a maintenu le niveau
d’eau du lac Saint-Pierre et de ses affluents à une hauteur acceptable jusqu’au
dernier jour de décembre 2010 : on l’a échappé belle!.