Rêves magiques d’oiseaux 25

ESPRIT VOLAGE

Jusqu’en 1990, soit mes premières années dans l’observation des oiseaux, je faisais régulièrement des rêves dans lesquels je volais au-dessus des fils électriques de ma rue ou encore, au-dessus des joueurs de football pour aller faire un touché, en passant en haut de la barre horizontale des buts; ces deux manières de voler étaient les plus fréquentes lors de ces songes et chacun de ces envols était presque toujours difficile pour les premiers mètres dans les airs, devenant agréable par la suite, avec les sensations de légèreté et de liberté.

Paradoxalement, j’ai cessé de rêver à ces vols toujours souhaités dans le sommeil, peu de temps après avoir débuté dans l’ornithologie; c’est difficile à expliquer comme phénomène.

Mais, à mon grand bonheur, dans une nuit de l’hiver 2008, pendant laquelle je suis dans les bras de Morphée, je me vois et je me sens voler au-dessus de la grande artère d’une ville (semblable à la rue des Forges, à Trois-Rivières) et ce, contrairement à il y a près de vingt ans, avec une facilité déconcertante; pendant mon vol, je me rends compte que les deux larges trottoirs de cette rue sont bondés de gens qui me regardent et lesquels ne sont pas plus intrigués qu’il ne le faut! Ces derniers remarquent mon corps, lequel est visible pour eux, ce qui n’est pas le cas pour moi, même si je vis toutes les sensations de celui-ci.

Soudain, je me dirige vers les nuées blanchâtres, pour me trouver au-dessus de ces dernières et dès l’instant, j’admire le ciel azur, digne de ceux des plus grands peintres. Cette extase onirique s’estompe rapidement, car avec l’arrivée soudaine, par le sud aérien, de six Bernaches du Canada, lesquelles bifurquent brusquement vers l’ouest, tout en remarquant l’inquiétude des deux dernières de la filée, dont les yeux regardent à l’est; la vision de mon être du songe imite ces deux bernaches pour apercevoir d’énormes et lointains nuages noirs extrêmement menaçants, m’obligeant à redescendre, tout en voyant disparaître les oiseaux, apeurés.

Dès l’arrivée éclair de mon corps vers la grande avenue, lequel est apparent pour les humains, celui-ci repère une terrasse près du trottoir nord et il se dirige instantanément à une table où trois personnes sont assises, avec une quelconque consommation devant chacune d’elles; justement, l’une des trois me demande dans combien de temps l’orage va éclater et ce, tout naturellement, comme si ç’était mon travail : une nouvelle façon de faire la météo, je suppose!

Il n’y aura pas de réponse, car je me réveille au même moment, pour encore une fois, apprécier une belle aventure, cette dernière, s’étant, malheureusement, déjà envolée dans l’univers des songes mais, par contre, demeurée dans la réalité de ma vie.