LES OISEAUX QUI CRIENT LEUR NOM

Une demande assez originale d’un ami observateur consiste à trouver le plus de noms possibles d’oiseaux qui crient ou chantent leur nom, ce qui se fera avec chacun de vous lors des prochaines lignes.

Le premier qui vient à l’idée est le Moucherolle phébi, lequel oiseau arrive dans la migration du printemps et lequel oiseau passe son temps à signaler sa présence par des « fébi » à répétitions; un autre spécimen à faire son entrée au mois de mai est le Pioui de l’Est, lequel se fait rapidement remarquer par ses fameux « pioui » et ce, à cœur de jour. Une troisième espèce qui ne donnent nullement sa place est le Moucherolle tchébec, avec ses « tché-bec » secs et ce, à intervalles très rapprochés.

Le Pluvier kildir en est un autre qui, par son cri, est très facile à identifier, car ses « kill-dir » assourdissants et sans fin le trahissent immédiatement parmi une grande variété de limicoles. Avec son cri de « pip-pît », le Pipit d’Amérique s’ajoute à cette liste de spécimens criant leur nom, principalement à l’automne et ce, près du lac et dans les champs labourés. Le Moqueur chat peut certainement se classer dans ces oiseaux, car il miaule exactement comme un jeune chat, ce qui est extrêmement déroutant dans les premières expériences en observation.

Pour le Tohi à flancs roux, un « tchwou-oui » distinctif donne la chance de le repérer avec nos jumelles; le Coulicou à bec noir est une espèce qui n’est jamais inaperçue et ce, en raison de ses nombreux « cou-cou-cou » en séries lorsqu’il occupe un secteur. Le Grand Géocoucou, du Sud-Ouest des États-Unis, avec ses « Cou cou cou cou cou cou couc », est facilement visible dans sa course folle pour se nourrir; quant à l’Engoulevent bois-pourri, ce dernier ne peut porter un meilleur nom, avec son chant mêlé de plusieurs « bois-pourri » mélodieux.

Le Geai bleu, dans son tapage habituel, lance des « djé,djé, djé » stridents lors de ses cris, à son arrivée sur un site. Concernant le Courlis à long bec, un oiseau très exceptionnel au Québec, son cri est un « keur-lî » bien entendu pour ceux qui ont la chance de l’observer; il en est de même pour un autre sujet exceptionnel, soit le Tyran kiskidi (récemment rebaptisé Tyran quiquivi), lequel annonce sa venue avec des « kiskidi », sonnant comme :qu’est-ce qu’il dit?. En 1988, un magnifique Tyran quiquivi s’est présenté chez moi, à mon grand plaisir et ce, pour un bon cinq minutes, à l’extrémité d’un orme mort de la cour arrière.

Certaines espèces de pics ne sont pas en reste pour signaler leur présence comme le Pic mineur avec ses « pîk » en douceur et comme le Pic chevelu avec ses « pîîk » ou ses « pwîîk » plus perçants que ceux du mineur; le cri « pik », avec quelques variantes dans celui-ci, est aussi l’apanage du Pic à dos noir et du Pic à dos rayé.

Du côté des noms d’oiseaux en anglais, deux se signalent, soit la Grive fauve devenant Veery et laquelle chante une série de « vir », et la Mésange à tête noire devenant Black-capped Chickadee et laquelle crie un « tchi-ka-dî-dî » assez lent. Tout en délaissant cette brève incursion dans la langue de Shakespeare, il convient de terminer avec un oiseau ne donnant pas sa place pour mener du bruit, soit le Tyran tritri, lequel en fait tellement dans ses cris aigus qu’il mêle certains observateurs, ceux-ci croyant entendre des « tritri » à la fin de ses lamentations : pas évident à démêler!

Ce texte est simplement un exercice de curiosité et il peut être contesté par chacun de vous, ce qui serait tout à fait normal, car ce n’est surtout pas scientifique, mais tout simplement pour s’amuser tout en essayant à être le plus exact possible; amusez-vous bien!