UNE ESPÈCE AUDACIEUSE

La Mésange à tête noire et la Sittelle à poitrine blanche sont deux espèces d’oiseaux, entre autres, qui se laissent facilement apprivoiser avec des graines de tournesol dans une de nos mains, surtout dans tout parc de ville et toute réserve faunique, car les gens qui fréquentent ces lieux privilégiés pour la faune ailée initient très tôt les enfants à la protection de la nature et de tout ce qui la compose. Il est extrêmement facile d’avoir les pattes d’un de ces spécimens sur les doigts, ce afin de venir quérir leur nourriture favorite.

Mais comme le monde des oiseaux est plein de surprises, et souvent des plus agréables, il existe au moins un autre oiseau qui aime la présence des humains et il appartient à la famille des corvidés, soit le Mésangeai du Canada, autrefois appelé Geai du Canada et même Geai gris. Le Mésangeai du Canada est un habitué des parcs nationaux où une circulation estivale de campeurs s’effectue à un rythme régulier, ce qui permet à cet individu aviaire de quémander facilement sa bouffe quotidienne à ceux-ci. Il n’hésite absolument pas à approcher les tables à pique-nique et même à se poser sur l’une d’elles, près des convives, attendant du pain ou tout autre aliment pouvant satisfaire sa faim; dans le cas contraire, il va tout simplement se servir en volant quelque chose, car on n’est jamais mieux servi que par soi-même! Dans l’Ouest Canadien, les terrasses des Grands Hôtels sont les sites préférés de cette espèce d’oiseau et tout Mésangeai du Canada qui se respecte se fait un devoir de gober une partie du déjeuner à la table d’un client et de déguerpir au plus vite, ce, pour mieux revenir; au prix que coûte un repas à un de ces endroits, il vaut mieux surveiller très étroitement son assiette!.

Parfois, cet oiseau nordique, à la dimension du Geai bleu, se permet de piller l’intérieur d’une tente en s’emparant d’un savon, de tabac, d’une bougie ou, surtout, de tout aliment à la portée de son bec et de ses pattes. Le mésangeai est d’une sociabilité sans bornes lorsqu’il est question de manger et il peut faire certaines pitreries comme se poser sur le bras et/ou la tête de tout observateur avec sa récompense alimentaire en main; il peut se rendre sur le dessus d’une caméra, et certains acceptent aussi de se promener d’une personne à une autre, en autant qu’il y a un tout petit quelque chose à déguster ; la crainte de l’homme : il ne connaît pas!

Ce texte est le résultat d’une demande spéciale d’un employé de la municipalité de Yamachiche, Bernard Rousseau, lequel a vécu une expérience de ce genre avec un Mésangeai du Canada, ce, au lac Édouard; cet homme n’oubliera pas de sitôt ce moment magique avec le membre de la confrérie des oiseaux, surtout que plusieurs photos appuient ses dires, tout en immortalisant les vives sensations de cette journée des plus spéciales dans son originalité, notamment lorsque le mésangeai a accepté de se poser sur les doigts d’une de ses mains.

Avec cette parution, il fera sûrement des envieux, dont moi-même, puisque je n’ai pas encore eu une telle chance : ça viendra un jour, et à vous aussi, si vous y mettez du vôtre en vous rendant dans un parc national comme le Parc de la Mauricie..